C'est au coeur de l'ancien bourg médiéval de Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, Medanta, qu'une équipe de l'Inrap, réalise une fouille à l'emplacement de l'ancien prieuré Sainte-Marie-Madeleine fondé dans la première moitié du XIIe siècle.
 

Dernière modification
19 février 2016

Cette opération fait suite à un diagnostic réalisé en octobre 2007 préalablement à l'emplacement d'un supermarché comportant 4 niveaux de parking souterrain. La fouille couvre une superficie de 2 000 m2.

Le prieuré

Le prieuré
Samson Mauvoisin, archevêque de Reims et légat pontifical, fils de Raoul Mauvoisin seigneur de Rosny, gouverneur de Mantes, fonde le prieuré Sainte-Marie-Madeleine en 1133, selon les voeux de son frère Guillaume. Ce prieuré dépendait de l'abbaye de Coulombs (Eure-et-Loire) dont une grande partie des archives a été détruite par un incendie.
Un plan de la ville du XVIIIe siècle le situe en bordure de la rue de la Madeleine (actuelle rue Gambetta) non loin des prieurés Saint-Georges et Saint-Martin.
En 1650, des bénédictines s'installent dans son enclos, qui sera ensuite vendu comme bien national à la Révolution.

Les bâtiments

Cette fouille a permis la découverte du mur sud et de la croisée du transept de l'église, ainsi qu'un niveau de circulation conservé à l'intérieur de l'édifice.
Des vestiges de bâtiments sont visibles dans la partie sud du site, notamment un mur de 18m de long conservé sur plus de 5m de hauteur et percé d'une ouverture en arcade menant à un escalier voûté, dégagé sur une vingtaine de marches. Celles-ci s'enfoncent dans le terrain à plus de 7m de profondeur, mais l'effondrement de la voûte ne permet pas d'en connaître l'issue. En revanche, une pièce a été dégagée sur plus de 3m de hauteur, permettant la mise au jour d'un mur avec une colonne engagée, un soupirail, un départ de voûte ainsi que les vestiges d'un escalier.
Des puits et des latrines complètent la diversité des vestiges découverts. Des bassins en mortier hydraulique témoignent d'un aménagement d'une partie du site en jardin, par les Bénédictines.
 

Le cimetière

La fouille des sépultures a livré des sarcophages en plâtre et des cercueils à l'intérieur et à l'extérieur de l'église. L'ensemble de ce cimetière abrite soixante dix individus. Des pots à encens posés sur les couvercles des sarcophages permettent de dater les inhumations des XIIIe-XIVe siècles. On observe la réutilisation successive d'un même sarcophage pour plusieurs défunts. Une coquille portée en pendentif sur un squelette témoigne que cette personne a effectué un pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle.
 

Le mobilier

Bien que de la céramique des XIIIe et XIVe siècles (pots funéraires, pichets...) aient été découvertes, l'ensemble du mobilier se rapporte plutôt au XVIe siècle : vaisselle de table, pichets glaçurés, pots à cuire, verre à boire, cuillère en bronze... Quelques monnaies, des épingles en bronze, des boucles de chaussure, un dé à coudre, un fragment d'applique anthropomorphe, une plaque décorée d'un bas relief ainsi que la base d'une statue, complètent cet inventaire.
Aménagement : Altarea
Responsable scientifique : Jean-Claude Durand, Inrap
Prescription et contrôle scientifique : Service régional de l'Archéologie,
Drac Île-de-France