A Bailly-Romainvilliers, Seine-et-Marne, le projet d'aménagement d'une ZAC sur la commune de Bailly-Romainvilliers a entraîné la réalisation de deux fouilles archéologiques par l'Inrap en 2007 et 2009 sur une surface totale de 2 ha.

Dernière modification
19 février 2016

Les archéologues soupçonnaient la présence de vestiges d'un prieuré prémontré du XIVe siècle. Ces interventions ont révélé une occupation médiévale allant du XIIe au XVe siècle, associant bâtiments et sépultures. Une centaine de tombes et de nombreux vestiges maçonnés ont ainsi été mis au jour, contribuant à la documentation du terroir de Marne-la-Vallée au Moyen Âge.

L'assainissement du terrain et les premières installations au XIIe s.

La fin du XIIe siècle (phase 1) est marquée par une volonté d'assainissement de la zone qui se traduit par le creusement d'un fossé à l'est de la mare nord. Les débordements de la mare étant alors canalisés par ce fossé, le terrain est asséché ce qui permet l'installation des hommes. Peu de temps après, est enterré un personnage au statut remarquable, comme le souligne le soin particulier apporté à sa sépulture, inscrite au sein d'un mausolée (phase 2). Ce modeste bâtiment est rapidement détruit, et ses tranchées de fondation sont récupérées pour de nouvelles inhumations regroupées auprès du tombeau primitif, préludant à l'expansion, à l'est, d'une nécropole ceinte par un enclos (phase 2).

La construction d'un hospice au XIVe s.

Le XIVe siècle voit l'implantation d'un vaste édifice de 150 m² (phase 3) constitué de trois pièces dont l'une, située au nord, est ouverte à l'ouest. Au nord-est, une longue cave de 7 m lui est associée. À l'est de ce bâtiment se développe une nécropole. Les archéologues y ont recensé près de soixante individus, inhumés en pleine terre et serrés dans un linceul. L'implantation des sépultures est contrainte à l'est par une voie, contemporaine des structures bâties. La présence d'hommes de femmes et d'enfants dans ce cimetière semble conférer à ce bâtiment une fonction civile et non religieuse. Le mauvais état sanitaire général de la population inhumée jusqu'au XVe siècle semble confirmer qu'il puisse s'agir d'un hospice (phase 4).

Le prieuré et son abandon au XVIe siècle

À la même époque se développe dans la moitié sud une autre occupation, séparée de l'hospice par un muret d'enclos et marquée par un ensemble de bâtiments s'organisant à l'est et à l'ouest de la seconde mare, autour d'une glacière et d'un puits (phase 3-4). À peine plus d'un siècle plus tard, cet ensemble est abandonné (phase 5), ses bâtiments détruits. Les ruines de l'édifice principal sont alors transformées en un habitat modeste, comme en témoigne le foyer domestique établi à même le sol (phase 6).