Vous êtes ici
Le Grand Ormeau
4 000 ans d'histoire de la vallée du Cher à Sublaines, Indre-et-Loire.
Fouille d'une aire de près de 20 ha décapés à l'aide de six pelles mécaniques et d'une douzaine de camions. La zone d'intervention, d'une longueur de 1 km sur une largeur évoluant de 300 m à une vingtaine de mètres, a livré plus de 3 000 faits archéologiques dont les plus anciens remontent au Néolithique moyen II (vers 3500 av. J.-C.) alors que les plus récents datent du IIIe siècle ap. J.-C.
Une occupation néolithique exceptionnelle
L'occupation néolithique est caractérisée par une vaste enceinte et un petit ensemble funéraire. L'enceinte, dégagée sur une longueur d'environ 600 m, est constituée d'un double alignement de 620 trous de poteau. Il s'agit d'une construction spectaculaire présentant un agencement très rare pour cette période puisqu'un seul exemplaire non daté, repéré par photographie aérienne dans l'Yonne, est à ce jour connu. Elle a été bâtie sur le point le plus élevé du secteur à une altitude de 101 m dominant la plaine sur plusieurs kilomètres entre la vallée de Fontenay et celle du Vaugerin.
La petite nécropole, appartenant au groupe de Chambon, est composée de trois sépultures et d'une dizaine de fosses de formes variées contenant parfois un dépôt associant des vases, des outils de silex et des valves de moules d'eau douce.
Quelques témoins de l'âge du Bronze
Les témoins de l'âge du Bronze moyen sont ténus. Il s'agit de plusieurs fragments de céramiques provenant de fosses et d'un bâtiment à quatre trous de poteau. Une autre construction composée de six poteaux porteurs est attribuée à cette période.
Des fosses de l'âge du Bronze final ont livré une importante quantité de tessons de céramiques. Un grand bâtiment à abside et à deux nefs, d'une longueur de 12,50 m pour une largeur de 4,50 m, est à rattacher à cette période. Ces constructions en bois ont laissé très peu de traces permettant de déterminer avec fiabilité leur forme d'origine.
Monde des vivants, monde des morts à l'âge du Fer
C'est au début de La Tène que l'occupation est la plus dense. Un habitat composé de plusieurs dizaines de constructions, 39 silos, des palissades et une nécropole en témoignent. Les bâtiments présentent des plans quadrangulaires élaborés par quatre, six et jusqu'à 21 trous de poteau. Les structures domestiques ont été mises au jour dans la partie la plus haute du site, alors que la nécropole se trouve en contrebas plus à l'est et s'étend sur un peu plus de 2,5 ha. Elle est composée de douze enclos quadrangulaires fossoyés, trois superstructures à poteaux porteurs, une dizaine de sépultures et trois incinérations. Les premières tombes apparaissent à La Tène A (vers - 400) et la nécropole cesse d'être utilisée à La Tène C2 (vers - 120). Les enclos ont des dimensions variables, de 3,75 m de côté à 11,75 m, et sont parfois entourés d'une palissade. Le grand enclos à palissade externe de Sublaines ne trouve qu'une seule comparaison extra-régionale, celle du site de La Campagne à Basly, dans le Calvados.
Les agriculteurs gallo-romains
Après un hiatus chronologique à La Tène finale (Ier s. av. notre ère) le secteur montre de nouvelles traces d'activité avec la mise en place d'un parcellaire fossoyé et la construction de puits. La nécropole gauloise était toujours visible et dès le Ier siècle ap. J.-C. les Gallo-romains y ont déposé leurs défunts avec parfois un riche mobilier d'accompagnement.