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La Ville, ZAC des Monges-Croix du Sud
À Cornebarrieu, Haute-Garonne, à l'occasion de l'aménagement de la ZAC des Monges-Croix du Sud du Grand Toulouse par la Sem Constellation, une équipe de l'Inrap fouille, sur prescription del' État, le site de La Ville à Cornebarrieu.
Les archéologues mettent au jour les vestiges d'une villa gallo-romaine du Haut-Empire (Ier siècle de notre ère) ainsi que des structures situées en périphérie d'une installation artisanale d'époque médiévale.
La surface fouillée est de 6 000 m². L'intervention sur le terrain a eu lieu en deux phases, du 25 septembre 2006 au 8 décembre 2006 et du 19 février au 16 mars 2007.
L'équipe des archéologues de l'Inrap a mis au jour une portion d'un établissement rural antique, peut-être une villa, située sur la basse terrasse de l'Aussonnelle, affluent de la Garonne. Cette occupation, datée de la période autour du règne de Tibère puis de la période flavienne, est constituée par quatre bâtiments et deux éléments de parcellaire cohérents : un chemin et une clôture. Le chemin empierré, visible sur plus de 50 m de long, descend du coteau et se dirige vers la rivière. La clôture de près de 40 m de long, mise en évidence par des calages de poteaux espacés régulièrement le long d'une ligne droite, est perpendiculaire au chemin.
Trois, des bâtiments semblent avoir une vocation plutôt agricole, mais leur fonction précise reste mal définie. Seuls les soubassements de ces édifices sont préservés. Ils sont matérialisés soit par des solins de murs en galets, soit par des piliers carrés constitués de galets surmontés de briques, soit par des alignements de fragments de tegulae. La pars rustica de la villa gallo-romaine est généralement mal connue dans le nord toulousain. Le site de La Ville à Cornebarrieu est donc important pour comprendre son organisation, son fonctionnement et, plus largement, son rôle dans la mise en place des parcellaires encore marqués de nos jours dans le terroir.
Le quatrième bâtiment, le plus remarquable, correspond à un petit balnéaire. Il est constitué d'un pavement en opus signinum qui repose sur un hérisson de galets liés à la terre. En surface, des tesselles blanches et noires incrustées dans le béton de tuileau dessinent des motifs géométriques selon trois tapis centraux : un fleuron en six feuilles, un quadrillage losangé et une composition massive de svastikas et de carrés. Ces trois tapis sont entourés d'un méandre constitué d'une composition linéaire de svastikas et de carrés. Les murs de ce bâtiment sont constitués de bois et de terre. La datation de ce balnéaire n'est pas encore bien établie. Il est certainement très précoce, voire peut-être deuxième moitié du Ier siècle avant notre ère ? L'étude de ce balnéaire et plus globalement de cet établissement rural antique est en cours.
L'emprise de la fouille met également en évidence des structures (fossés, fosses) à rattacher à une occupation médiévale observée, il y a quelques années, dans le lotissement voisin de Bel-Soleil. Il s'agissait d'une installation artisanale spécialisée dans la production céramique.