La Plaine du Moulin à Vent - fouille 2009

Pour la première fois en Île-de-France  une importante nécropole de l'âge du Bronze moyen (1500-1300 avant notre ère) est mise au jour. Cette nécropole, avec plus de 100  incinérations et une vingtaine de tumuli, a été repérée en 2004 dans le cadre d'un diagnostic archéologique sur la Plaine du Moulin à Vent, à Cesson, en Seine-et-Marne.

Dégagement manuel du pourtour d'un monument funéraire.

© Alexandre Godard, Inrap.

Monument funéraire à double cercle.

© Alexandre Godard, Inrap.

Dégagement manuel des abords d'un monument funéraire.

© Alexandre Godard, Inrap.

Au centre d'un monument, une fois la protection retirée, on aperçoit la partie supérieure d'une incinération.

© Alexandre Godard, Inrap.

Dégagement manuel de la pierre couvrant une incinération ; cette dernière sera ensuite prélevée pour une étude en laboratoire.

© Alexandre Godard, Inrap.

Fouille sur place, d'une incinération.

© Alexandre Godard, Inrap.

Détail d'un monument funéraire à double cercle.

© Alexandre Godard, Inrap.

Fouille des abords d'un  monument funéraire.

© Alexandre Godard, Inrap.

Coupe stratigraphique du fossé, au profil en V, du monument.

© Alexandre Godard, Inrap.

Dans le fossé du grand monument, des planches de chêne brulées ont été mises au jour. L'étude ultérieure permettra d'en préciser la fonction.

© Alexandre Godard, Inrap.

Vue générale d'un monument funéraire, avec au second plan sous le barnum, le prélèvement.

© Alexandre Godard, Inrap.

Une fouille en deux étapes

Estimée à plus d'un hectare, la nécropole est fouillée en deux étapes. La première, réalisée au printemps 2008 sur une surface de 1 440 m², a permis de reconnaître la limite ouest de la nécropole et de mettre au jour 50 sépultures à incinérations. La seconde, sur une surface de 7 200 m², a débuté au printemps 2009. Une centaine de nouvelles sépultures à incinérations a été mise au jour, ainsi que 20 monuments circulaires empierrés (des tumuli), un grand fossé circulaire et une inhumation en coffre. Réalisées lors de la première fouille, les datations au carbone 14 de fragments d'os brûlés montrent une fréquentation de la nécropole aux XV^e et XIV^e siècles avant notre ère. De nouvelles datations permettront d'affiner l'évolution du site.

Les incinérations

Elles sont réparties par groupes ou alignées sur un axe, mais plus rarement isolées. Quelques-unes se situent au centre du tumulus. Les dépôts cinéraires sont constitués de fragments d'os brûlés, de charbon de bois et de nodules de limon chauffé provenant du bûcher. Ils ont été, le plus souvent, déposés dans un contenant en matériau périssable de formes diverses (carrée, circulaire, ovalaire), rigide ou souple (bois, cuir, vannerie...). Seuls les restes osseux de six individus ont été recueillis dans des récipients en céramique. Les dépôts sont placés dans des fosses simples et parfois surmontés d'une pierre de dimensions variables.

L'étude des ossements permettra de mieux appréhender certaines pratiques funéraires pour cette époque, tels que les ramassages partiels et la collecte sélective des restes osseux. Le mobilier associé est constitué de très rares fragments d'objets en bronze (bracelet...), parfois réduits à l'état de goutte de métal par leur présence sur le bûcher avec le corps.

Les tumuli

Ces monuments funéraires ont un diamètre de 4 à 6 m. Leur pourtour est constitué de blocs de meulière brute, de calcaire ou de grès. Ces blocs, inclinés vers l'extérieur du cercle qu'ils dessinent, évoquent la base de tertres peu élevés et constitués principalement de limon. Ils abritent le plus souvent une incinération, plus rarement deux ou trois.

Le monument fossoyé

Un grand cercle fossoyé a été mis au jour en limite de la concentration d'incinérations et des tumuli. Le fossé, au profil en V, a un diamètre de 20,70 m et une profondeur de près de 2 m. Les études réalisées après la fouille permettront de confirmer sa fonction et son antériorité par rapport au reste du site.

L'inhumation en coffre

En périphérie du site, une inhumation composée d'un monument quadrangulaire en pierres meulière et calcaire disposées verticalement a été mise au jour. À l'intérieur avait été disposé le corps d'un individu adulte, couché sur le côté gauche, membres supérieurs et inférieurs fléchis ; de grandes dalles de meulière reposaient directement sur lui. Certains éléments taphonomiques suggèrent que le corps a été déposé dans un espace vide, de type coffrage.