Vous êtes ici
La Haye Saint-Germain
La ferme antique de La Haye Saint-Germain (Savigny-le-Temple, Seine-et-Marne)
Les limites de ce site gallo-romain ne sont pas connues, des contraintes techniques ayant empêché de l'appréhender dans sa totalité. Toutefois, la période d'occupation du site a pu être établie par le matériel céramique et s'étale entre le Ier et le VIIe siècle apr. J.-C. ; l'essentiel du mobilier céramique date toutefois du Bas-Empire.
L'habitat maçonné, correspondant à deux bâtiments espacés entre eux de plusieurs mètres, s'oriente vers l'ouest. Un fossé d'axe nord-sud paraît clore la zone lotie de ce côté. Structuré en trois secteurs homogènes du nord au sud, l'espace construit a fortement évolué sans que cette subdivision ne change. Au nord de l'espace fouillé est ainsi édifié un bâtiment rectangulaire sur solin de pierre (16,40 x 11,65 m). Il a subi au moins trois réfections successives dont une reconstruction complète. Disposant au départ de trois piliers internes de soutènement, il est dans son dernier état divisé en deux pièces d'inégales superficies par un mur de refend nord-sud.
La partie sud du site semble ne pas avoir évolué. Elle est occupée par une construction sur poteaux à nef centrale avec deux absides latérales. Dans l'une des travées latérales sont creusées deux structures de combustion interprétées comme séchoirs à grains. À l'ouest de ce bâti se trouve une grande fosse de 4,50 m de diamètre et 1,60 m de profondeur, remblayée au VIe ou au VIIe siècle. Elle contient un important matériel résiduel du Bas-Empire.
On peut distinguer trois phases dans l'utilisation de l'espace situé entre les deux bâtiments. Tout d'abord se distingue une série de grandes fosses peu profondes, creusées au nord de ce secteur. Elles permettent l'extraction de sédiments nécessaire à la fabrication du torchis, puis le stockage de matériaux de construction tels que blocs de calcaires et argile verte. Deux autres fosses servent à la préparation d'un liant constitué d'argile verte et de sable. Ce liant et les blocs de calcaire ont été utilisés pour la construction, au centre du secteur, d'un puits maçonné, dégagé sur 6 m de profondeur.
Autour du puits se greffe ensuite une série de six structures de combustion définies par des fosses à la surface terreuse rubéfiée et au remplissage charbonneux. Ces structures ont été interprétées comme des séchoirs à grains.
Dans un troisième temps, cet espace jusqu'alors ouvert est désormais construit. Tandis que les structures rubéfiées sont comblées, un bâtiment sur poteaux d'environ 80 m² s'intercale entre les deux autres bâtiments précédemment décrits. La seule structure datée du haut Moyen Âge est une grande fosse qui témoignerait d'avantage d'un simple passage que d'une occupation longue.