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La Citadelle
A Anse, Rhône, l'ensemble de la fouille, soit 2 phases, a duré 150 jours ouvrés, répartis à part égale entre les deux zones avec la présence de techniciens (dont un dessinateur), ponctuellement assistés d'un topographe et d'un géomorphologue.
La phase 1 a fait l'objet d'un décapage mécanique exhaustif à une profondeur moyenne de 0,70 m. La phase 2 a vu elle aussi la réalisation d'un décapage mécanique exhaustif à une profondeur moyenne de 0,70 m (avec des disparités de profondeur très importantes, certains vestiges étant quasiment affleurants, d'autres apparaissant à plus d'un mètre de profondeur selon les secteurs).
La phase d'étude, d'une durée de 150 jours, comprend la saisie et l'analyse descriptive des données archéologiques par le responsable d'opération, l'analyse géomorphologique, les études de mobilier par les différents spécialistes, notamment céramologue, archéozoologue et numismate si besoin, la saisie des différents inventaires par un technicien spécialisé, puis la rédaction de la synthèse chronologique et la restitution du site parmi les problématiques micro locales, locales et régionales.
Les connaissances issues des fouilles antérieures
Au lieu dit La Citadelle quatre sites ont été fouillés : un de l'âge du Bronze (1800 à 700 av. J.-C.), deux de l'Antiquité (50 av. J.-C. à 476 apr. J.-C.), un du Moyen Âge (476 à 1453 apr. J.-C.). Un cinquième site avéré ne l'a pas été compte-tenu de son enfouissement à 1,50 m de profondeur assurant sa préservation ; il s'agit d'un site Néolithique (- 5500 à - 2200 av. J.-C.).
L'étude des sites antiques a permis d'aborder plusieurs sections de la voie dite « de l'Océan » qui contribue à desservir les côtes nord et nord-ouest du territoire conquis par Rome dès le milieu du Ier siècle av. J.-C.
Les résultats des fouilles de 2006 et 2007 révèlent un ensemble de bâtiments de style italique (de l'Italie du sud) implantés vers 10-20 av. J.-C., de près de 4 400 m2. Cet ensemble de bâtiments d'implantation originale subira extension et récession jusqu'au VIIe siècle apr. J.-C., date à laquelle les terrains sont délaissées, entraînant leur abandon.
La fouille actuelle
Elle contribue à compléter une vision inédite des abords de l'étape routière dénommée Asa Paulini (Anse), lieu de statut administratif et politique inconnus, citée sur un itinéraire antique du IIIe siècle apr. J.-C.
La première phase, clôturée fin avril, a livré des résultats inattendus, sans continuité physique avec les résultats des fouilles des deux années précédentes, tout en restant connectée par un faisceau de voies. Plusieurs phases de bâtiments, un mur de clôture, des voies, de nombreux sols empierrés et quelques fosses ont été mis au jour : ils s'étagent sur une stratigraphie allant de 0,50 à 1,50 m de hauteur et leur état de conservation est exceptionnel malgré l'affleurement (ils semblent avoir peu souffert des labours). La topographie du terrain ne semble pas évoluer après le IVe s. apr. J.-C., sans doute fossilisée par la terrasse naturelle installée en amont et qui retiendra les colluvions de pente.
Après la fin de la phase terrain, suivront la mise en forme d'une synthèse et, à moyen terme, la publication scientifique des résultats.