A Varreddes, Seine-et-Marne, ce diagnostic concerne le sommet du plateau dominant Varreddes, à une centaine de mètres du rebord abrupt qui domine l'ancien méandre de la Marne, aujourd'hui occupé par le canal de l'Ourcq.

Dernière modification
19 février 2016

Le site de la Cerisière se développe sur plus de 500 m de longueur. Il témoigne de l'attrait de ce rebord de plateau depuis la Protohistoire, sans qu'il soit possible d'établir une continuité chronologique certaine. Le site présente une occupation protohistorique, un établissement gallo-romain, un petit habitat du haut Moyen Âge et comprend aussi des vestiges de la guerre de 1914-1918 et des réseaux parcellaires récents. Aucune organisation spatiale claire ne se dégage des différents pôles d'occupation qui ont été abordés.
 

La Protohistoire n'a livré que de très rares témoins, surtout dans la partie occidentale ou centrale de l'aire décapée. Un possible bâtiment sur poteaux a été identifié vers l'ouest. Il présente une orientation nord-ouest/sud-est. Il est long de 8,50 m pour une largeur de 3,50 m, soit une superficie d'environ 30,00 m2. D'autres fosses ont livré de la céramique non tournée qui n'est pas caractéristique et ne peut pas être attribuée à une période précise.

Une voie nord-sud est considérée comme une des nombreuses voies antiques partant de Meaux vers le nord et reliant Reims. Le sondage réalisé en extrémité de site ainsi que celui de Chambry, Le Champ Rose, ont permis de constater effectivement la présence d'une voie ou d'un chemin creux remontant dans le plateau mais n'ont pas permis d'en assurer la chronologie.

Les vestiges de la période gallo-romaine semblent se concentrer dans la partie centrale de l'aire ouverte à environ 350 m à l'est de cette voie supposée antique. De nombreuses structures peuvent être attribuées à cette époque. Néanmoins, la partialité des plans mis au jour ne permet pas d'identifier précisément le type d'établissement et sa structuration. Les rares recoupements stratigraphiques permettent de pressentir au mois deux phases d'occupation gallo-romaine, très rapprochées dans le temps.
La première phase est représentée par la construction d'un bâtiment abritant une cave maçonnée et la deuxième par sa destruction et la présence de quelques structures éparses.
Parmi les autres structures caractérisant l'occupation gallo romaine de la première phase, un puits cylindrique a été localisé dans les marges orientales du site. Il est appareillé sur toute la hauteur observée. Son cuvelage de petites dalles et de moellons calcaires est lié à l'argile.
Les rares mobiliers datent cette occupation globalement au Ier ou au début du IIe siècle. Après cette période, le site a été probablement abandonné et n'a pas été réoccupé ultérieurement durant la période gallo-romaine.

D'après les vestiges mobiliers, ce n'est qu'au cours du Moyen Âge que l'endroit est à nouveau occupé. À 50 m à l'est de l'installation antique, un bâtiment et des structures annexes se développent, probablement suivant une orientation nord-sud de part et d'autre de l'emprise de la LGV, le long du petit chemin dit de la Cerisière.
Il s'agit probablement d'une unité agricole composée d'un grand bâtiment sur solin en pierres et de trois fonds de cabanes associés aux trois structures de stockage ou de séchage de céréales type gerbiers. Le mobilier céramique issu de ces structures est attribué au Xe ou au XIe s.

De très nombreux vestiges n'ont livré aucun mobilier permettant de les rattacher à une période d'occupation. Parmi ceux-ci, plusieurs petites fosses allongées à fond plat et des fonds de fossés ou de tranchées. Malheureusement, aucun argument matériel ne permet de les rattacher avec certitude à des aménagements liés à la bataille de la Marne. C'est sur le plateau dominant Varreddes et Congis-sur-Thérouanne que sont fortifiées les positions allemandes les 5 et 6 septembre 1914. Les aménagements temporaires réalisés par les soldats sont constitués de petites tranchées individuelles, de fosses pour tireurs couchés, de fosses pour mitrailleuses, de fosses pour abriter les munitions, d'abris sommaires peu profonds...
Les deux cimetières militaires de Chambry et la quantité de cartouches, de balles de mitrailleuse, de schnarpell, et de restes d'obus ramassés au détecteur de métaux sur l'ensemble de la surface évaluée témoignent de la violence des combats.