Situé au nord du centre urbain, il est marqué dès les premiers siècles de notre ère par une urbanisation importante et l'édification d'un grand bâtiment public. Une dynamique démographique, liée à l'installation d'un couvent au Moyen Âge, traduit l'intérêt grandissant pour ce nouveau faubourg, ensuite raccordé au reste de la ville par une enceinte moderne
La campagne préromaine
Le terrain occupe une position de bas de versant au sein d'un vallon naturel humide qui ne semble pas avoir été très attractif avant le début de notre ère. Aucune construction antérieure n'a été repérée confirmant le statut rural de ce secteur à vocation plutôt agricole, vraisemblablement traversé jusqu'à une époque tardive par un cours d'eau, et parsemé de traces de plantation (vignes, arbustes).
Dans la ville romaine : bâtiments publics ou privés ?
Dans la moitié ouest du site, des bâtiments des Ier-IIIe siècles de notre ère ont été trouvés. Sans doute bâtis dès l'époque augustéenne, il n'en reste que des murs très arasés. De l'occupation suivante, il subsiste une dizaine de sols en terrazzo (béton lissé), dont deux mosaïques à décors géométriques, les matériaux de construction des murs ayant été le plus souvent récupérés.
Les aménagements modernes et contemporains (XVIIe-XXe siècles) ont détérioré les vestiges antiques. Plusieurs caves ont ainsi détruit de nombreux sols romains jusqu'alors conservés. Une longue galerie ceinturant de vastes pièces décorées caractériserait davantage un lieu public qu'une domus privée, mais le mauvais état de conservation et la rareté du mobilier ne permettent pas de statuer aujourd'hui sur la nature et la fonction des lieux.
À l'est, l'occupation est différente et n'a révélé aucune construction en dur, excepté en limite sud du site où apparaît un long couloir mosaïqué.
Ce secteur bâti participe, avec les précédentes constructions et une probable voie à l'est, à la délimitation d'une zone ouverte sans doute réservée à des espaces plantés.
Les vestiges d'une activité artisanale
Après l'abandon des bâtiments romains, une activité artisanale liée au traitement du métal se développe localement. Deux fours, partiellement conservés, ont été découverts au-dessus des sols antiques qu'ils ont parfois endommagés. Aucune autre construction de cette période n'a été identifiée. Seules deux sépultures isolées, dont la datation demeure incertaine, ont été trouvées.
Le faubourg des Prêcheurs
Les terrains sont mis en culture après l'abandon définitif des habitations vers les Ve-VIe siècles. D'après les documents d'archives, l'axe médiéval de la rue des Prêcheurs et l'édification d'un couvent dominicain au XIIIe siècle contribuent au développement du quartier à partir de la fin du Moyen Âge. De larges murs et quelques rares traces d'architecture dans les façades encore visibles autour du chantier pourraient évoquer l'église de ce couvent.
Plus d'une dizaine de sépultures ont été recensées à proximité de ces constructions. Datées lors du diagnostic des XVIIe-XVIIIe siècles, des analyses au carbone 14 préciseront la nature de leur relation avec les bâtiments religieux voisins détruits au XVIe siècle.
Le rempart de 1688
À la fin du XVIIe siècle, à la demande du roi Louis XIV, la ville fait construire un rempart raccordant l'enceinte de la citadelle au reste des fortifications urbaines. Le faubourg des Prêcheurs est alors inclus dans le périmètre urbain de la ville par une nouvelle enceinte dont une partie du tracé se situe sur l'emprise du chantier archéologique.
Aménagement : Ville de Nîmes
SA HLM Un Toit pour Tous
Crous
Responsable scientifique : Philippe Cayn, Inrap
Prescription et contrôle scientifique : Service régional de l'archéologie (Drac Languedoc-Roussillon)