Une ferme millénaire à Athée-sur-Cher, Indre-et-Loire

Dernière modification
18 mai 2016

La fouille  a été réalisée sur une superficie de 10 000 m2. Le gisement se trouve à 5 km au sud-ouest du bourg actuel et à 3,5 km au nord du village de Truyes. Il prend place sur la partie méridionale du plateau située en interfluve entre les vallées du Cher et de l'Indre. Sa fouille a permis de mettre en évidence trois grandes phases d'occupation.

Les traces ténues d'une occupation protohistorique

La première occupation, attribuable à la transition Hallstatt Final-La Tène ancienne (Ve-IVe s. avant notre ère), semble avoir été une occupation très ponctuelle. Elle est caractérisée par deux structures éloignées de plus d'une trentaine de mètres. L'une d'elles, une fosse, a livré une coupe complète, ce qui permet de s'interroger sur sa vocation : dépotoir domestique ou dépôt volontaire ?

Une ferme gauloise

Les vestiges les plus nombreux sont attribuables à la fin de La Tène. Parmi eux, la céramique, datée entre 150 à 15/10 avant notre ère, abonde. À cette période, un fossé délimite un enclos quadrangulaire, d'une superficie minimale d'un hectare. L'espace interne ne présente pas de partition apparente, mais laisse apparaître des bâtiments sur poteaux. Les constructions de plus grandes dimensions (supérieure à 10 m2), probablement dédiées à l'habitat ou utilisées comme remise ou bâtiment à bestiaux, ont été de préférence implantées autour d'une cour, située au centre de l'établissement. Les constructions de taille plus modeste se concentrent à l'ouest, le long de la clôture arrière de l'exploitation. Leur plan permet de les interpréter comme étant des bâtiments annexes de type grenier ; on note aussi un atelier de tissage identifié par la présence de pesons. Ce site à vocation agropastorale comprend de plus un puits, un four (ou séchoir à céréales) et de possibles parcs à bestiaux matérialisés par des clôtures sur poteaux. La proximité d'un chemin et d'un second enclos contemporains est révélatrice de la densité de l'occupation de ce secteur à la fin de l'indépendance gauloise.

Des vestiges agricoles de la période antique

Le tournant de notre ère marque le déclin puis l'abandon du site. La découverte de fossés parcellaires indique que les terrains environnants conservent néanmoins une vocation agricole jusque dans le courant du Ier s. de notre ère.