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L’atelier d’un maître faïencier au Port Saint-Étienne à Toulouse
L’opération archéologique réalisée en 1989 à Port Saint-Étienne reste à ce jour la seule fouille d’un artisanat d’époque moderne à Toulouse.
Elle a permis la découverte de l’atelier de Théophile Collondre, maître faïencier sur ce site entre 1720 et 1724. Cette identification suggérée par la documentation cadastrale a été confirmée par la découverte d’un objet signé parmi les céramiques recueillies.
Trois fours
Plan des fours de l’atelier du maître faïencier Théophile Collondre, début du XVIIIe siècle.
Les trois fours trapézoïdaux se côtoient au sein d’un même bâtiment.
Port Saint-Etienne, Toulouse (Haute-Garonne), 1989.
© Alain Badie, Afan.
Situé à proximité du canal du Midi dans le faubourg Saint-Sauveur, l’atelier était abrité dans un bâtiment regroupant trois fours de tailles différentes, mais de plan identique. Construits et pavés en briques, ils étaient chacun formés d’un laboratoire rectangulaire chauffé par un alandier trapézoïdal. Les deux plus petits contenaient encore les pavés et les casettes permettant l’installation des derniers chargements de cuisson. Le plus grand four ne semble pas avoir fonctionné et confirme une activité assez brève du site. L’ensemble de cet espace a été comblé de rebuts de cuisson, aussi bien des éléments de première cuisson non émaillés que des pièces achevées et rejetées pour malfaçon.
Une production variée
Dessins de formes et de décors de l’atelier Collondre, début du XVIIIe siècle.
Les motifs réalisés dans l’atelier sont tous en camaïeu de bleu. Le revers d’un petit couvercle porte la signature de Collondre.
Port Saint-Etienne, Toulouse (Haute-Garonne), 1989.
© Denis Bruneau, Afan.
L’étude de ces rejets a permis d’identifier une production variée : vaisselle de table, bénitiers et crucifix, poignées pour l’ameublement, manches, plat à barbe et pot de chambre…
Originaires de Montpellier, les artisans de la famille Collondre se sont manifestement inspirés des productions de cette ville. Plus tard, ils ont participé également au développement d’ateliers près de Martres-Tolosane (Haute-Garonne), comme en témoigne la parenté stylistique entre les productions, mise en lumière par l’archéologie.