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Mis à jour le
12 février 2025
Collection
L'Entretien archéologique

Pour découvrir l’archéologie d’aujourd’hui, ses sciences connexes, mais aussi approcher et décrypter ce que la discipline recouvre de concepts, de modèles, "L'Entretien archéologique" retrace les avancées de la recherche française et internationale, parcourt terrains, chantiers et laboratoires. À écouter le vendredi de 16h30 à 17h sur France Culture.

Une coproduction de France Culture et Inrap.

Avec Alain Schnapp, archéologue et historien, professeur émérite d’archéologie grecque à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne et Jean-Paul Demoule, archéologue, préhistorien français, professeur émérite de protohistoire européenne à l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne, membre honoraire de l'Institut universitaire de France et ancien président de l'Inrap.

La France aurait-elle un problème avec son passé ? Sans aucun doute et cela ne date pas d’hier ! La situation présente de l’archéologie est d’ailleurs la conséquence d’une longue histoire des rapports des français avec leur passé enfoui.

Dès le IIe siècle, l’émergence du complexe de Pausanias

Notre émission en est peut-être une illustration toute directe : elle reste le seul magazine d’archéologie dans le paysage audiovisuel français et, en presque 40 ans, aucune autre chaîne de radio ou de télévision n’a osé tenter l’expérience, dommage !

Depuis toujours, l’Etat en France, comme les politiques n’ont eu que dédain pour les archives du sol de son territoire et seraient tout simplement frappés par un complexe, le complexe de Pausanias, auteur grec du IIème siècle. Mais quelle est donc sa doctrine ? Celui-ci blâme vivement contre ses contemporains de négliger les murs de Tirynthe au profit des pyramides d’Egypte...

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Chaniter de fouille de Villedieu sur Indre (fosses de chevaux gaulois) - © Hamid Azmoun / Inrap

Quand la France ne suit pas l’Europe

Au VIe siècle, Cassiodore, homme politique et écrivain, développa l’idée de faire coexister l’ancien et le nouveau. Son héritage fut immense puisqu’il irrigua toute la culture monumentale de l’occident, que son concept ne fut pas oublié, notamment par la papauté, l'Angleterre, les pays Scandinaves, l'Allemagne, mais semble-t-il jamais par la France. Alors que l’Europe découvrait ces vestiges enfouis, relevaient menhirs et stèles, la France serait restée figée dans l’écrit, sans jamais regarder les vestiges qui parsèment sa propre campagne.

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Vue du sarcophage du cavalier solitaire à Notre-Dame de Paris - © Denis Gliksman / Inrap

Faut-il attendre les années 1830 pour qu’une pensée patrimoniale émerge ?
Celle de Charles de Montalembert, qui évoque
« la mémoire du passé ne devient importune que lorsque la conscience du présent est honteuse ».
Celle de Victor Hugo, dans « Guerre aux démolisseurs » paru en 1832, « Chaque jour quelque vieux souvenir de la France s’en va avec la pierre sur laquelle il était écrit ». « La destruction d’un édifice historique et monumental ne doit pas être permise à ces ignobles spéculateurs que leur intérêt, aveugle sur leur honneur ; misérables hommes, et si imbéciles qu’ils ne comprennent même-pas qu’ils sont des barbares ! ».

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Manifestation et occupation du service de la Sous-Direction de l'Archéologie (janvier 1997) - © Marc Talon / Inrap

Pour aller plus loin

Année :
2024