A Le Lorrain, en Martinique, une fouille a permis de mettre en évidence deux phases chronologiques, l’une amérindienne, l’autre coloniale, illustrées par 125 structures en creux et un niveau de sol très altéré couvrant une superficie de 1 458 m2. L’occupation amérindienne est représentée par deux grandes fosses et une structure encore inédite en Martinique, mais connue par ailleurs dans les Petites Antilles et en Guyane, qui correspond à une fosse dite « à dépôt de céramiques ».

Dernière modification
07 avril 2016

Cet ensemble localisé au nord de la parcelle appartient à la phase cedrosan saladoïde modifiée. Il se poursuit vers le nord, au-delà de l’emprise du lotissement, et fait vraisemblablement partie d’un vaste habitat localisé sur la Pointe Chateaugué à la faveur de prospections et de sondages réalisés en 1963. En ce qui concerne la période coloniale, le gisement est caractérisé par douze bâtiments fondés sur poteaux qui dessinent deux concentrations et ménagent un espace libre de toute construction au centre de la parcelle. Ces édifices, dont sept présentent un plan complet, étaient en matériaux périssables (murs en clisses et toit en feuilles de palme ou de latanier). Il s’agit vraisemblablement de cases d’esclaves et de bâtiments liés à l’activité agricole qui appartiennent à l’habitation Chateaugué dont les infrastructures figurent sur la carte dite « des ingénieurs géographes » de 1770.