Dominique Garcia, président de l’Inrap, ainsi que l’ensemble des archéologues et des personnels de l’établissement saluent la mémoire d’un esprit généreux, Christian Goudineau, professeur honoraire au Collège de France, archéologue et historien, disparu le 9 mai 2018.

Dernière modification
17 mai 2018

Ancien élève de l’École normale supérieure de la rue d’Ulm (1959-1963), agrégé de lettres classiques, membre de l’École française de Rome (1965-1968), Christian Goudineau avait fait le choix d’orienter ses recherches vers le patrimoine national. Il fut ainsi, maître-assistant puis professeur à l'université de Provence (Aix-en- Provence), directeur des Antiquités historiques de Côte d'Azur (1969 à 1982), membre du Conseil supérieur de la recherche archéologique à partir de 1978 et vice-président de cette instance de 1985 à 1989. Il dirigea l’unité propre de recherche du CNRS « Gallia - Gallia Préhistoire » (1986 à 1994) et le comité de lecture de la revue Gallia. Dès le début des années 1980, son intervention fut déterminante pour donner naissance au Centre européen du Mont-Beuvray, et c’est ensuite lui qui dirigea momentanément la structure avant d’en présider le conseil scientifique (1985 à 2001).

Élu, en 1984, Professeur au Collège de France, il inscrit sa nouvelle chaire d’Antiquités
nationales, dans les pas de ses prédécesseurs, Camille Jullian et Albert Grenier. Son engagement pour la sauvegarde du patrimoine français est exemplaire et dès sa leçon inaugurale il s’écrie : « Si je vous annonçais qu’en cet instant trente de nos principaux dépôts d’archives sont en train de brûler ? Des destructions de ce genre, aussi graves, non pas accidentelles mais autorisées, organisées par notre société, nous en connaissons dans ce pays depuis des années. C’est vrai, elles ne se sont pas attaquées aux archives de parchemin ou de papier, mais à celles que l’on appelle couramment nos « archives matérielles », celles qui sont de pierre, de terre – crue ou cuite –, de métal, de matières organiques, etc. »

Son action au service des politiques françaises de l’archéologie ne cessera au cours de sa carrière, notamment au travers d’un « Rapport sur l’archéologie nationale » commandé par
Michel Rocard, alors Premier ministre (1990). C’est pour partie sur les bases de ce bilan que la loi sur l’archéologie préventive fut votée en 2001. Membre du conseil d’administration du
nouvel établissement public créé en février 2002, Christian Goudineau a visité de nombreux
chantiers de fouille de l’Inrap et conféré conseils à ses chercheurs. Il collabora à la revue Archéopages et participa à plusieurs rencontres scientifiques portées par l’Institut. Archéologue à la production multiforme, Christian Goudineau était l’incontournable
spécialiste de la Gaule, celle indépendante puis romaine. Il a fédéré autour de lui plusieurs
générations de chercheurs, issus d’institution variées.

Le président et l’ensemble des agents de l’Inrap adressent à sa famille, ses amis, leurs
condoléances et leur plus sincère sympathie.