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Céline Bywalec, secrétaire générale en Midi-Méditerranée : « Il est essentiel de croire en ses capacités de réussite »
Secrétaire générale au sein de l’interrégion Midi-Méditerranée de l’Inrap depuis 2022, Céline Bywalec a exercé dès le début de sa carrière des postes à responsabilités en réussissant les concours de la fonction publique. Elle témoigne de son parcours et d'un sujet qui lui tient à cœur : l’égalité femmes-hommes.
L’Inrap poursuit son engagement pour l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, l’Institut réaffirme son engagement pour l’égalité entre les femmes et les hommes, la prévention des violences sexistes et sexuelles et la lutte contre les discriminations, dont il fait l'une de ses priorités pour l'année 2025.
Avec 48 % de femmes et 52 % d'hommes dans ses effectifs au 31 décembre 2023 (Rapport social unique 2023), l'Inrap se rapproche de la parité au sein de ses équipes. Concernant l'écart salarial entre les femmes et les hommes, il est de 2,5 % au sein de l'inrap, contre 9,1 % pour les fonctionnaires à temps de travail égal, en 2023.
Ces chiffres confortent la politique volontariste de l'établissement visant à valoriser les compétences sans distinction de genre et à encourager les femmes à assumer des responsabilités sur les chantiers archéologiques comme au sein des directions de notre Institut. De même, l'Inrap soutient la formation des femmes favorisant ainsi leur évolution professionnelle et leur expertise dans des domaines spécifiques de l'archéologie.
Quel est votre parcours professionnel ?
Céline Bywalec, secrétaire générale, direction interrégionale Midi-Méditerranée, et cheffe de projet métier iXparapheur* : Après l’obtention d’une maîtrise en droit à l’université d’Avignon, j’ai intégré en 2005 la fonction publique territoriale. J’accorde beaucoup d’importance au service public. Je souhaitais avoir un métier qui ait du sens, où je suis au plus près des citoyens. Pour preuve, j’ai travaillé pour une commune du Vaucluse de moins de 10 000 habitants pendant dix-sept ans et je ne m’y suis jamais ennuyée ! Une expérience enrichissante avec des missions variées : le service à la citoyenneté, l’aménagement du territoire, l’économie, la vie associative, la culture, etc.
En 2022, j’ai voulu prendre un nouveau départ professionnel dans le secteur culturel. J’ai alors postulé à l’Inrap sans réellement connaître l’archéologie préventive. Mais la directrice interrégionale, Catherine Utrera, m’a fait confiance. J’ai intégré l’équipe au mois d’août. J’ai tout suite senti la passion qui habite les archéologues de cet institut et cet esprit familial que j’apprécie.
Quelles sont vos missions ?
Je travaille en binôme avec Catherine Utrera sur le pilotage de l’activité, les ressources humaines, les finances et le dialogue social avec les représentants du personnel. Notre collaboration repose sur le respect mutuel et la transparence afin de gérer au mieux cette interrégion très étendue géographiquement et qui compte plus de 300 agents permanents.
Outre cette fonction, je suis l’encadrante de proximité d’une vingtaine d’agents fonctionnels (gestionnaires des ressources humaines, assistantes opérationnelles, pôle finance et logistique, gestionnaires de contrats et de marchés publics…). Nous sommes l’équipe support pour l’opérationnel et œuvrons chaque jour pour que les agents opérationnels travaillent dans les meilleures conditions.
Au quotidien, j’essaie de me rendre disponible et d’être au maximum à l’écoute du personnel. Selon moi, chaque agent contribue à la réussite de notre établissement en y apportant une plus-value grâce à son savoir-faire et à son savoir-être. Il est essentiel de contribuer à la bonne cohésion des équipes et de favoriser le travail collectif.
En parallèle, depuis un an, je pilote le projet iXparapheur, le logiciel de signature électronique, en collaboration avec la DSI (direction des systèmes d’information). Cette mission est totalement différente des autres et c’est très plaisant. Je suis amenée à travailler avec des collègues du siège et d’autres directions régionales. Cette multiplicité d’interlocuteurs est intéressante. Nos échanges sont souvent très constructifs et enrichissants.

Céline Bywalec
© Inrap
Est-il difficile de vous imposer au poste de secrétaire générale en tant que femme ?
Tout d’abord, le milieu administratif est composé en majorité de femmes, ce qui peut faciliter les choses, même si cela n’est pas un gage d’égalité femmes-hommes. Ensuite, que ce soit à l’Inrap ou ailleurs, mon investissement dans mon travail m’a toujours permis de m’imposer dans mes différents postes. Au-delà du genre, la compétence prend le dessus et permet d’être légitime.
Comme la plupart des femmes, j’ai subi des remarques et des plaisanteries sexistes, notamment quand je débutais ma carrière professionnelle. C’était alors plus difficile de prendre du recul et de réagir face à des comportements qui touchent à sa dignité souvent sous couvert de l’humour. J’ai à présent plus d’assurance grâce à mon expérience et j’ai pris conscience qu’on ne devait pas laisser passer de telles attitudes. La sororité et la solidarité entre les femmes et les hommes peuvent faire la différence pour construire ensemble un environnement professionnel plus respectueux pour chacune et chacun d’entre nous.
À l’Inrap, j’ai la chance de côtoyer des femmes de caractère. Elles démontrent par l’exemple qu’on peut réussir dans tous les secteurs de notre vie. Il existe une dynamique positive en faveur de l’égalité femmes-hommes. Ce sujet est porté par l’ingénieure sécurité prévention, Vanessa Letellier, qui réalise un travail de fond important afin de sensibiliser les membres de la direction et les agents en menant des actions concrètes avec des formations, des équipements adaptés aux femmes, etc.
De manière générale dans nos quotidiens, nous pouvons toutes et tous être les acteurs et les porteurs du discours égalitaire afin de contribuer à la lutte contre toutes les formes de discrimination.
Avez-vous réussi à trouver un équilibre entre votre vie professionnelle et personnelle ?
La question de la charge mentale se pose davantage quand on est une femme. Personnellement, j’ai appris à garder du temps pour moi et pour ma famille tout en continuant à exercer un métier prenant mais passionnant. Il est essentiel de pouvoir se déconnecter du travail en s’accordant des instants de partage avec son entourage ainsi que des moments de tranquillité pour soi.
Je pense que cet équilibre me permet d’être une agente plus efficace et une femme plus épanouie.
Qu’auriez-vous envie de dire à d’autres femmes qui souhaitent exercer des fonctions à responsabilités ?
En France, nous avons la chance aujourd’hui de pouvoir choisir notre carrière et de mener la vie que l’on souhaite et qui nous rend heureuse. Nous pouvons être fières du chemin parcouru pour obtenir ces droits que certaines de nos ancêtres ont courageusement payés de leur vie et qui n’existent toujours pas dans de nombreux pays, où les femmes sont encore maltraitées.
Certes, rien ne nous est offert quand on est une femme, même en France. Il faut saisir et parfois provoquer les opportunités. Malgré les difficultés, il est essentiel de croire en soi, en ses capacités de réussite. Nos origines sociales et culturelles ou notre niveau d’études ne doivent pas déterminer notre carrière. Des solutions existent pour se réinventer à chaque étape de notre vie.
* iXparapheur : logiciel de signature électronique déployé dans le cadre du programme de transformation numérique NéoNum
** Maîtrise : l’équivalent du Master 1
- Quel est votre parcours professionnel ?
- Quelles sont vos missions ?
- Est-il difficile de vous imposer au poste de secrétaire générale en tant que femme ?
- Avez-vous réussi à trouver un équilibre entre votre vie professionnelle et personnelle ?
- Qu’auriez-vous envie de dire à d’autres femmes qui souhaitent exercer des fonctions à responsabilités ?