De 1905 à 1909, Julien Feuvrier, érudit dolois, entreprend de brèves fouilles dans une modeste cavité du Jura : la grotte du Trou de la Mère Clochette, à Rochefort-sur-Nenon. Le mobilier préhistorique exhumé est, depuis, conservé au musée des Beaux Arts de Dole.

Dernière modification
27 juin 2016

Aujourd'hui, trois chercheurs, dont Luc Jaccottey de l'Inrap viennent d'étudier à nouveau ce mobilier et de dater les niveaux les plus anciens de la grotte. Ceux-ci appartiennent au proto-Aurignacien, une culture qui caractérise les premiers hommes modernes, Homo Sapiens, en Europe occidentale. Ces résultats sont aujourd'hui publiés dans la revue internationale Journal of Archaeological Science

Des fouilles vieilles d'un siècle : 37 jours pour 35 000 ans

Feuvrier a consacré 37 jours de fouilles à ce petit gisement de la rive droite du Doubs. Peu de publications en découlent. Il signale dans ses carnets et articles la découverte d'une stratigraphie épaisse de 1,70 m. Celle-ci se compose de trois couches. La première, noire et meuble, à poterie grossière ou vernissée est récente,  la deuxième, jaune argileuse, est la plus intéressante puisque sa base, colorée d'oxydes de fer, contient du matériel préhistorique. Enfin, une couche blanche est stérile.
Plusieurs milliers de pièces lithiques et de l'outillage osseux sont collectés dans l'horizon ancien. Il s'agit de lamelles retouchées du type Dufour, de nucléus à lamelles, de six « pointes à base fendue » en bois de renne ou en ivoire. L'archéologue amateur attribue, en 1907, cette industrie à la culture magdalénienne (env. 17 000-11 000 avant notre ère), puisqu'il n'a pas encore connaissance des découvertes réalisées à Aurignac (Haute-Garonne), mettant en évidence la plus ancienne culture du paléolithique supérieur : %3