En amont de travaux de réfection des sols du Château d'If, dont le Centre des monuments nationaux gestionnaire du site assure la maitrise d'ouvrage, les services de l'État (Drac Provence-Alpes-Côte-d'Azur) ont prescrit des diagnostics archéologiques autour et au pied du château.

Dernière modification
10 mai 2016

L'Inrap réalise ces investigations, qui se dérouleront pendant trois semaines. Celles-ci requièrent de petits engins de terrassement. Les entrées du château étant trop étroites, la seule solution restait de les acheminer par les airs. L'Inrap a donc signé une convention avec l'armée de l'air : elle met à sa disposition un hélicoptère Super Puma, lundi 15 septembre, marquant un démarrage peu commun pour une opération de recherches archéologiques.

Pourquoi un diagnostic archéologique ?

Le CMN envisage de lancer des travaux améliorant la présentation des sols et des clôtures du château. Dans le cadre de l'étude commandée à l'architecte des monuments historiques, un diagnostic archéologique a donc été prescrit pour détecter, caractériser et évaluer la conservation des sols historiques. La lisibilité de ceux-ci est en effet inégale et leur topographie est ponctuellement marquée par des incohérences, résultant de phénomènes érosifs ou de remblaiement. Les recherches permettront aux chercheurs d'étudier et mieux comprendre l'histoire de ce monument.

Un édifice célèbre

Le château d'If fut édifié, sur ordre de François 1er, entre 1527 et 1529, sur un îlot de l'archipel du Frioul, à 4 km de l'entrée du Vieux-Port de Marseille. Quelques années auparavant, le 23 janvier 1516, une nef portugaise allant de Lisbonne à Rome y fit escale. Elle transportait le célèbre rhinocéros indien que le roi du Portugal, Manuel 1er offrait au Pape Léon X. En 1702, Vauban fit rehausser les murs d'enceinte et construire une maison de garde, aujourd'hui dite « caserne  Vauban ». À partir de la fin du XVIIe siècle, après la révocation de l'édit de Nantes, le château d'If servira de prison pour 3 500 protestants.
Des personnages célèbres y furent emprisonnés : Jean-Baptiste Chataud, désigné responsable de l'épidémie de peste qui frappa Marseille en 1720, le comte de Mirabeau, Louis Auguste Blanqui ... sans oublier le héros du roman d'Alexandre Dumas, Edmond Dantès.

Longtemps propriété du ministère de la Défense, le château d'If appartient aujourd'hui au Centre des monuments nationaux (CMN), ministère de la Culture et de la Communication.
Aménagement : Centre des monuments nationaux
Prescription et contrôle scientifique : Service régional de l'Archéologie (Drac Provence-Alpes-Côte-d'Azur)
Recherche archéologique : Inrap 
Responsable d'opération : Françoise Paone, Inra
Contact(s) :

Cécile Martinez
Chargée du développement culturel et de la communication
Inrap, direction interrégionale Méditerranée
06 87 01 62 86  cecile.martinez [at] inrap.fr