Une fouille de l'Inrap dans la commune de Villebarou a mis en évidence deux habitats ruraux distincts. La première occupation date de la fin du Hallstatt-début de La Tène ancienne (VIe‑ Ve s. av. J.‑C.) et la seconde du Ier s. apr. J.-C. Cette opération alimente le corpus de sites ruraux structurant la frange méridionale de cette partie du plateau blaisois.

Dernière modification
28 juin 2024

Préalablement à l’aménagement d’un lotissement de 9,5 ha, le SRA Centre-Val de Loire a prescrit une fouille couvrant 8 400 m² au lieu‑dit de la ZAC des Mézières, les Pavés. Elle se situe sur le plateau blaisois surplombant la rive droite de la Loire, dans un milieu rural en cours d’urbanisation.
Les vestiges sont implantés sur la formation des calcaires et marnes de Beauce. L’analyse des données archéologiques a eu pour finalité de mieux appréhender la vocation des différents bâtiments et structures associées, tout en les comparant avec des sites analogues locaux et/ou régionaux. La concentration des vestiges et leur localisation plaident en faveur d’un léger développement des occupations vers les parties ouest et est en dehors de l’aire étudiée. 

Une fréquentation préhistorique du secteur

Des pièces lithiques ont été découvertes en position stratigraphique secondaire. Ces vestiges forment malgré tout un assemblage homogène qui se rattachent à l'industrie lithique au Néolithique. Ce lot de silex taillés témoigne donc du potentiel de ce secteur pour cette période.

L’établissement rural protohistorique

La période hallstattienne- début de La Tène ancienne (VIe‑ Ve s. av. J.‑C.) est indiquée par des trous de poteaux, des fosses et des silos. Ces vestiges mettent en évidence une occupation en aire ouverte formant un ensemble cohérent, mais lâche, puisque ces vestiges sont dispersés sur une bonne part de la surface étudiée. Ce type d’occupation diffuse est caractéristique de cette période. En l’absence de vestiges permettant d’identifier le ou les bâtiments d’habitation, éléments structurants importants pour travailler sur les formes de l’habitat, les structures détectées suggéreraient la présence d’au moins une à deux unités domestiques. Relativement méconnue sur les sites ruraux de cette période dans la région, une activité de forgeage a été mise en évidence. Cet artisanat est en lien avec l’entretien du matériel agricole.

La ferme antique à enclos fossoyé

Couvrant le Ier s. apr. J.‑C., la faible longévité de l’occupation antique permet de suivre l’implantation et la disparition rapide d’une ferme au statut socio‑économique peu élevé. Cette courte occupation livre un instantané d’un habitat délimité par un système fossoyé et introduisant progressivement la maçonnerie dans le bâti.

L’habitat se caractérise par une importante structuration de ses vestiges qui organisent le paysage sur une faible étendue, estimée à moins de 7 000 m². Avec ses trois enclos se succédant sur un même axe, le plan architectural d’ensemble de la ferme se distingue des nombreuses villae à deux cours habituellement mises aux jours dans ce secteur de la région.

Villebarou 7

Plan interprétatif des structures de la seconde phase d’occupation antique, 40-100 apr. J.-C. (Villebarou, Loir-et-Cher). 

© Grégory Poitevin, Inrap, 2024

 

Un paysage agricole

Bien qu’il n’y ait plus d’habitat sur les parcelles fouillées, les sites détectés dans un environnement proche et l’entretien d’une nouvelle trame parcellaire, de la fin de l’Antiquité à la période moderne en passant par la période médiévale, prouvent l’attractivité des terres de ce secteur du plateau nord blésois.

Aménagement : Nexity Foncier Conseil Val-de-Loire
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie Centre-Val-de-Loire
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Grégory Poitevin, Inrap