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Des occupations rurales gauloises et un espace à vocation funéraire romain à Épieds-en-Beauce
Deux chantiers à Épieds-en-Beauce (Loiret) ont révélé la présence de plusieurs occupations rurales gauloises, constituées de bâtiments d'habitation et de structures de stockage.
Plus à l'est, la fouille a permis de mettre en évidence un étonnant enclos à vocation funéraire, daté du début de notre ère. L'importance de la superficie fouillée permet d'appréhender une structuration de l'espace, ainsi qu'une sectorisation des activités et des types de population.
À l'époque gauloise : des occupations rurales
À l'époque romaine : un espace à vocation funéraire
Puis, la mise au jour de vestiges brûlés, tels que des céramiques « rejetées » au sol en grande quantité, témoins de repas funéraires (assiettes, amphores, vases à boire), de nombreux clous, indiquant probablement des dépôts dans des coffrets en bois et une éventuelle utilisation pour la confection des bûchers, ainsi que des ossements humains et animaux ont révélé des pratiques funéraires.
L'ensemble des découvertes est daté des années 30 de notre ère et indique une utilisation très limitée dans le temps. À cette période, la Gaule conquise par les Romains depuis 52 avant notre ère, connaît une situation administrative structurée, elle est partagée entre une soixantaine de cités plus ou moins puissantes. Ainsi, si la création d'un enclos funéraire relève des pratiques romaines, certains gestes comme le bri d'armes rappellent des pratiques gauloises antérieures. Le site, fossés compris, était scellé uniformément par des pierres calcaires locales qui ont permis une conservation exceptionnelle de la stratigraphie sur 70 cm d'épaisseur. La grande qualité du matériel métallique, ainsi que la rareté de certaines pièces témoignent du caractère aristocratique du lieu.
Les vestiges ont été intégralement fouillés et la totalité du mobilier archéologique a été prélevée, afin d'être confiée aux différents spécialistes pour une étude en laboratoire, où seront croisées les données acquises sur le terrain et les diverses analyses. Il semble que cette découverte inédite n'ait pas d'équivalent à cette époque, en Gaule.
Solène Bonleu
Chargée du développement culturel et de la communication
Inrap Centre - Île-de-France
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