Vous êtes ici
Des occupations gauloise et gallo-romaine aux confins des territoires calète et ambien à Saint-Quentin-La-Motte-Croix-au-Bailly
En préalable à la construction d'une unité de production d'emballage primaire pharmaceutique par la société SGD sur le parc environnemental d'activités de Gros-Jacques géré par la Communauté de communes Bresle maritime, l'Inrap fouille actuellement et jusque fin juin 3,7 hectares de terrains.
Prescrite par l'État (Drac Picardie), cette opération d'archéologie préventive est menée par zones successives en co-activité. La fouille révèle une occupation dense du milieu du Ier siècle avant notre ère au début du IIIe siècle de notre ère.
Une ferme gauloise
D'autres enclos ne contenant que très peu de structures se développent au sud et au nord. Plusieurs éléments témoignent de la vocation agricole de ce site, en relation avec l'espace domestique enclos. Un grand puits-citerne occupe un enclos situé au nord. Le long de ce puits ont été mis au jour deux petits greniers ainsi qu'un certain nombre de chablis (traces d'arbres déracinés) témoignant de la présence d'arbres disséminés dans la zone. De même, un second enclos situé au sud contient en son centre un bâtiment sur poteaux ainsi qu'une série de chablis et trois puits.
Un peu à l'écart de cet espace a été découvert un four à sel de l'époque gauloise dans un très bon état de conservation. Cette découverte n'est pas chose commune puisque seule une dizaine d'exemples a été mise au jour ces 20 dernières années dans la moitié nord de la France. Son dégagement, nécessairement minutieux, sera riche en enseignements, tant du point de vue de son mode de construction que de son fonctionnement, mais aussi du statut de ce site. En l'état actuel de nos connaissances, les fours à sel semblent toujours être associés aux établissements gaulois ayant un statut privilégié.
Une occupation gallo-romaine
Les investigations archéologiques en cours ne permettent pas encore de comprendre la fonction de cet espace où ont déjà été découverts quelques bâtiments sur poteaux et semi-enterrés, des fosses contenant un abondant mobilier ainsi que plusieurs fossés qui dessinent des enclos.
De nouvelles perspectives de recherches
une véritable agglomération. Il est par ailleurs situé à la limite des territoires calète et ambien. Dans ce contexte, les découvertes devraient éclairer sur la nature des occupations du site de Gros-Jacques, ses relations avec Briga toute proche, mais aussi plus largement sur les limites des territoires au sud de la Gaule belgique.
Occupé en pleine période de Conquête romaine, le site répondra peut-être aux questionnements des archéologues sur les conséquences liées à cet évènement, en terme de changements ou d'adaptations.
Une opération d'archéologie préventive de grande ampleur
Elisabeth Justome
Chargée du développement culturel et de la communication
Inrap, direction interrégionale Nord-Picardie
06 73 73 30 33
elisabeth.justome [at] inrap.fr