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Des nouvelles du quartier Saint-Sernin à Toulouse
Le site du Lycée Ozenne se situe à l'emplacement de bâtiments appartenant au quartier canonial de l'abbaye Saint-Sernin. À la fin du Moyen Âge, le chapitre avait choisi de diviser verger en dehors de la clôture monastique en un îlot urbain destiné à des maisons individuelles.
Parmi elles, la maison du chantre côtoyait le bâtiment de la Maîtrise (ou chantrerie) où résidaient les enfants de chœur. Avant cette mutation, le verger servait également de zone à fosses-dépotoirs pour les déchets domestiques.
Maison individuelle et habitat collectif
La maison canoniale du chantre ne se distingue guère des autres à l’exception de sa proximité immédiate avec la chantrerie-Maîtrise. La construction à un étage apparaît modeste, les murs principaux en terre banchée et les cloisons en colombage sur solins de briques. Cependant, les aménagements internes sont nombreux et témoignent d'un confort évident. Dans un deuxième état, au début du XVIe siècle, la salle principale possède un sol de plancher et une cheminée. Un puits et des latrines intérieurs complètent les équipements.
La maison de la Maîtrise, où enseigne le chantre puis le maître de musique, est une construction très comparable à une maison canoniale, bien qu’une dizaine de personnes y soient logées durant l’Époque moderne.
Fosses dépotoirs, fin XIVe siècle.
Avant de devenir le nouveau quartier canonial, le secteur est un verger où on enterre les déchets dans des fosses cylindriques servant de dépotoirs.
Lycée Ozenne, Toulouse (Haute-Garonne), 1997.
© Laurent Neyssensas, Inrap
Equipements et alimentation
Du point de vue de l'alimentation,les archives ne font part que des réserves de vin, de céréales et de légumineuses. Ce régime est pourtant complété d'une alimentation carnée puisque les restes archéologiques témoignent d'une grande variété d'approvisionnement. La présence de restes d'oiseaux d'apparat (dindon, paon, perdrix, vanneau huppé) comme la vaisselle de qualité correspondent sans doute au régime particulier du Maître de musique. Parmi eux, Bernard Aymable Dupuy, maître de musique de Saint-Sernin du XVIIIe siècle dont les œuvres sont encore joué aujourd'hui, a probablement connu la Maîtrise telle que l'archéologie a pu la redécouvrir.