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Dernières découvertes archéologiques dans l'amphithéâtre de Nîmes
L'Inrap a fouillé la salle cruciforme située sous la piste des arènes de Nîmes. Les archéologues y ont découvert de multiples traces d'aménagements techniques servant à l'organisation des jeux, dont une probable fosse de machinerie, peut-être antérieure à l'amphithéâtre dans son état actuel.
Commandée par la Ville de Nîmes, sous le contrôle du Service régional de l’archéologie (SRA à la DRAC Occitanie), la fouille archéologique de la salle cruciforme, située sous l’arène, dévoile ses dernières découvertes. Financée par la Ville et la Région, cette campagne est inscrite dans le cadre du chantier de restauration des Arènes, entrepris par la Ville depuis plus de 10 ans.
Présence des structures antiques
Les deux galeries perpendiculaires situées en sous-sol au centre de l’arène, ont été décapées dans leur quasi-totalité. De nombreuses structures antiques y ont été découvertes –reliquat de murs, puisards ou fosse–, ainsi que des lambeaux de sols. Ces vestiges permettent d’avancer des hypothèses de restitution des structures bâties des différents états de construction tels les agrandissements successifs des souterrains. Ils permettent également de comprendre les problèmes récurrents liés à la circulation des eaux : infiltrations depuis la piste ou inondation par la nappe phréatique.
Les arènes de Nîmes depuis le parvis sud.
© Richard Pellé, Inrap
Arènes de Nîmes, salle cruciforme inondée lors des pluies d'octobre
Richard Pellé, Inrap
Une probable fosse de machinerie
Une très grande fosse rectangulaire (25,80 m. de long, 3 m. de large, 1,50-1,80 m. de profondeur) a été décelée au centre du grand axe ; elle est encadrée par 9 fosses de plan quadrangulaire au sud et probablement autant au nord. Cette fosse recèle des tranchées disposées régulièrement formant un quadrilatère. Du bois y a été prélevé et des datations au radiocarbone seront possibles. Plus de 140 artéfacts en plomb et fer y ont été prélevés dont deux monnaies du début du Ier siècle. Il s’agit d’une probable fosse de machinerie axiale, ayant reçu une puissante structure en bois servant à l’utilisation des montes charges pour les cages et les décors au niveau de l’arène.
Un édifice antérieur à l’amphithéâtre ?
Cet aménagement s’est révélé être antérieur au premier état constitué par les maçonneries de la salle cruciforme. Les premiers éléments d’étude suggèrent donc deux hypothèses : soit cette fosse est contemporaine de l’amphithéâtre actuel et précède plusieurs remaniements marqués par la construction des murs ; soit elle est nettement antérieure aux coulisses et donc à l’amphithéâtre dans son état actuel. Quelques autres indices sembleraient aller dans ce sens et pourraient suggérer la présence d’un édifice de spectacle plus ancien.
Les études post-fouilles permettront d’enrichir ces données scientifiques.
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Drac Occitanie)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Richard Pellé, Inrap