A Bruz, Ille-et-Vilaine, la réalisation de cette opération s'inscrit dans une politique de recherche menée depuis de nombreuses années sur les secteurs sensibles de la vallée de la Vilaine (prospections aériennes et pédestres, diagnostics et fouilles).

Dernière modification
19 février 2016

La systématisation des diagnostics sur les projets de gravière situés sur les rives de la Vilaine a permis de démontrer que l'impact humain sur ce type d'environnement a toujours été très important depuis les périodes reculées de notre histoire.

La première tranche de travaux (13 ha) réalisée en 2003 par G. Leroux/Inrap a permis de corroborer ces précédentes observations. Le diagnostic a mis au jour un nombre important de sites archéologiques couvrant une large fourchette chronologique (Néolithique, âge du Bronze, âge du Fer, haut Moyen Âge et période contemporaine [parc jardin du XVIIIe s.]). L'emprise concernée par cette seconde tranche (23 ha) est localisée dans un environnement recelant des indices de sites archéologiques. À l'est, un gisement gallo-romain détecté par prospection pédestre a révélé de la céramique, des fragments de matériaux de construction (briques, tuiles, pierres). La prospection aérienne a permis la détection d'un jardin et d'un verger du XVIIIe s., au nord de l'ancien château de Cicé.Le bilan de cette seconde phase est très positif compte tenu de la découverte, sur les 228 830 m2 de l'emprise du projet de gravière, de cinq indices forts de sites archéologiques.

Deux d'entre eux méritent une attention particulière : tout d'abord, un habitat laténien matérialisé par une série d'enclos quadrangulaires associés à un réseau parcellaire. Les tranchées entreprises à l'intérieur de l'enclos principal montrent un nombre important de trous de poteau pouvant trahir la présence d'édifices en matériaux légers (terre et bois). En outre, la découverte d'un bâtiment circulaire confère à cet habitat un intérêt particulier. En effet, ce type d'architecture (hutte circulaire matérialisée par une tranchée et un poteau central) reste à ce jour inédit en Bretagne. Chronologiquement, cette occupation laténienne se situe, d'après le mobilier céramique recueilli, entre La Tène moyenne et La Tène finale. Le second site constitue aussi une découverte exceptionnelle pour le département. Il s'agit de cinq incinérations datées de la fin du Ier âge du Fer-transition Ier-IIe âge du Fer. Deux d'entre elles sont bien conservées, malgré l'écrêtement partiel du haut des vases par les labours.

L'étude anthropologique réalisée dans le cadre de cette opération nous apporte de précieuses informations concernant le type de pratiques funéraires adoptées au début de l'âge du Fer en haute Bretagne.