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Château des ducs de Bretagne (ensemble ouest)
Une campagne de relevé à Nantes, Loire-Atlantique
Campagne de relevé, sondages et suivi de travaux en divers points des logis du front ouest du château de Nantes en fonction de l'avancement des travaux de restauration et de réaménagement et suivant les demandes ponctuelles de l'architecte en chef des monuments historiques relayées par le SRA.
Dans le cadre des importants travaux de restauration et de transformation du château de Nantes en musée, des sondages et des surveillances de travaux ont eu lieu en différents points de « l'ensemble ouest » constitué du châtelet d'entrée, de la courtine ouest, du Grand Logis, du Grand Gouvernement et de la tour des Jacobins.
Le vidage des caves du Grand Logis, comblées avec les débris issus de l'explosion de la poudrière en 1800, a permis d'accéder à plusieurs postes de tirs inédits, de mettre au jour un système d'évacuation des eaux pluviales et surtout de repérer de nombreux repentirs dans les constructions. La plupart de ces renoncements semblent liés à une modification des niveaux, les rez-de-chaussée initialement prévus sont devenus des caves, dès lors les décors, cheminées et voûtes n'ont pas été achevés, des changements d'axe sont également perceptibles dans les murs de refends, notamment ceux encadrant la grande poterne. Localement (tour de la Boulangerie, pièce rectangulaire de la tour des Jacobins), des sondages profonds ont permis d'atteindre les niveaux d'installation du château de la fin du XVe s. Des éléments antérieurs, réutilisés dans les fondations du château actuel, ont également été mis au jour : l'enceinte du Bas-Empire de la ville de Nantes (Portus Namnetum), reconnue sur une dizaine de mètres dans les fondations du mur nord de la pièce rectangulaire, un mur gallo-romain recoupé par l'enceinte et un épais mur médiéval, dont l'origine et la fonction restent indéterminées, utilisé comme limite du chantier de construction du mur est de la pièce rectangulaire.
L'ensemble de ces observations permet d'aborder la réflexion sur les modifications successives de l'assiette du terrain et les niveaux d'utilisation des bâtiments qui se sont succédé sur le site. La synthèse sur ce point délicat ne pourra être envisagée qu'après l'analyse des données recueillies dans la cour (opération 2004.085).
D'autres sondages plus limités ont permis d'identifier la succession des sols dallés sur le chemin de ronde des tours du « châtelet d'entrée », d'analyser la structure des voûtes des caves du Grand Gouvernement et de confirmer que sa travée sud ne comportait pas de sous-sol. Le décaissement général de la cour a également permis d'observer la base des façades, les seuils anciens et le soubassement de l'escalier d'honneur et de mettre au jour les vestiges de la tourelle d'escalier à vis du Grand Gouvernement, détruite par l'incendie de 1670.
Le dégagement des travées nord du Grand Gouvernement, détruites lors de l'explosion de la poudrière en 1800, a révélé la présence de deux niveaux de sols carrelés superposés, installés sur le comblement des reins de voûtes des caves encore conservées ainsi que les traces des cloisons, portes et cheminées connues par les plans du XVIIIe s. Après l'explosion, des aménagements légers (bassin, appentis) ont été installés le long du pan subsistant du mur ouest.