Une équipe de l'Inrap réalise une fouille en limite des communes du Cendre, d'Orcet et de La Roche-Blanche, qui a déjà révélé plusieurs fosses contenant des chevaux.
De nouvelles fosses
Après la découverte de la sépulture multiple d'hommes et de chevaux, au printemps dernier dans la commune du Cendre sur le site de Gondole, plusieurs fosses viennent d'être mises au jour dans un périmètre restreint. Comme à Gondole, les hommes ont creusé des fosses plus ou moins rectangulaires et orientées nord-sud. Ici, ils ont pris un grand soin à enterrer uniquement des chevaux, principalement sur le flanc droit, la tête tournée le plus souvent en direction du sud. Dans une fosse, huit corps sont juxtaposés en deux rangées de quatre. Dans une deuxième fosse, cette fois, dix individus ont été mis au jour : huit, également rangés en deux colonnes, recouvriraient deux animaux supplémentaires qui occuperaient le fond de la fosse. Dans une troisième fosse enfin, les chevaux seraient enterrés à genoux. Aucun matériel n'a été déposé dans ces fosses.
Les archéologues se posent des questions
À l'heure actuelle, les archéologues ne disposent d'aucune référence. Ils s'interrogent sur le sens de ces inhumations. Les premières réflexions des archéozoologues sur Gondole tournent autour des caractéristiques physiques des chevaux : leur taille, leur ossature les apparentent aux petits chevaux gaulois ; tous sont des mâles en bonne santé. D'après certains caractères relevés, le cheptel semble être issu d'un élevage autarcique. Une datation au C14, réalisée sur des ossements prélevés dans cette fouille, établirait le fait entre 160 avant J.- C. et 120 après J.- C.
L'agencement de toutes les fosses soulève de nombreuses questions. La mort ne peut être accidentelle : elle ne peut être provoquée par une épidémie car l'enfouissement des corps serait beaucoup plus désordonné. Les archéologues s'orientent donc vers une hypothèse de mort provoquée tout en sachant que les traces éventuelles de combat, d'égorgement... ne seront pas perceptibles sur les ossements, assez mal conservés.
D'autres vestiges
Sur le site de L'Enfer, près de 800 structures allant de La Tène (IIIe-Ier siècle avant J.-C.) à l'époque gallo-romaine et même au Moyen Âge ont été découvertes. À une des extrémités de la fouille, une ferme « indigène », organisée dans un enclos rectangulaire entouré de fossés, aurait été installée au IIIe siècle avant J.-C. puis, abandonnée dans le troisième quart du IIe siècle avant J.-C.
Ces découvertes inédites sont aussi à mettre plus largement en rapport avec les connaissances archéologiques et historiques que nous avons sur le secteur et sur la région : implantation de ces sépultures près d'un lac asséché à l'époque gauloise ; sites proches de trois oppida (places fortes gauloises) : Corent (100-70 avant J.-C.), Gondole (80-60 avant J.-C.) et Gergovie (70 avant J.-C.-30 après J.-C.) ; connaissance des luttes incessantes pour le pouvoir entre les différentes tribus arvernes.
Archéologue responsable d'opération : François Baucheron (Inrap)
Contrôle scientifique : Drac, service régional de l'Archéologie
Aménageur : Conseil général du Puy-de-Dôme