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7 bis rue d'Anjou
A Reims, Marne, Ce chantier de fouille préventive n'occupait qu'une surface de 500 m2, mais était situé au centre de la ville, dans un endroit où les couches archéologiques se sont accumulées sur une épaisseur de 4 mètres.
Le site est fortement occupé dès La Tène finale ; il est construit et remanié jusque dans le courant du IVe siècle, avant d'être fréquenté de manière plus précaire.
Au premier plan, un hypocauste du IVe siècle, sur lequel étaient conservées les pilettes.
La Tène finale
À La Tène finale appartiennent principalement des fosses et quelques trous de poteau creusés dans la craie géologique. Ces structures renfermaient une importante quantité de céramique et de monnaies de potin, qui ont notablement enrichi le corpus de la céramique de Reims pour cette période. Au départ, le potin est un alliage ternaire cuivre-étain-plomb, de couleur blanche. Il est particulièrement utilisé par les Gaulois pour leurs monnaies coulées. Par extension, un « potin » désigne une monnaie gauloise coulée (éventuellement dans un autre alliage).
Le Haut-Empire
Au Ier siècle avant notre ère, l'urbanisation s'est développée sur les occupations gauloises. Ces constructions ont servi de cadre au développement ultérieur de l'habitat sur le site. En effet, du début du Ier siècle jusqu'au IIIe siècle, l'habitat a respecté la trame originelle sans modification importante, et la succession des nombreux niveaux d'occupation s'inscrit toujours dans les murs des mêmes bâtiments.
L'Antiquité tardive
Au début du IVe siècle, trois hypocaustes (systèmes de chauffage), qui attestent une phase importante de construction, occupent l'espace des anciennes pièces d'habitation. L'un d'eux est doté d'un véritable praefurnium (une chaufferie) semi-enterré. On y accédait par un escalier en pierre, et l'ouverture du foyer était encore soigneusement voûtée de briques et de mortier. Ces hypocaustes attestent la permanence des techniques romaines de construction et la recherche de confort de la population urbaine du IVe siècle. Vers le dernier tiers du IVe siècle, ces équipements sont abandonnés et remplacés par des fosses, un système d'écoulement des eaux et des foyers domestiques. À cette phase correspondent des murs médiocrement maçonnés et mal fondés.
Les époques médiévales et modernes
Recouvert par une importante couche de terre végétale, le site fut abandonné vers le Ve siècle et transformé en jardin à l'arrière des maisons médiévales bordant la rue.