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57, rue des Capucins, 14-20, rue Boulard
A Reims, Marne, la construction d'un complexe immobilier de 3 000 m2 a été précédée d'une fouille préventive sur le passage de l'enceinte de l'oppidum et sur la zone contiguë, du côté intérieur.
Des structures d'habitat de La Tène Finale, formées de trous de poteau associés à des fosses, occupaient le revers intérieur du fossé et étaient conservées sous la levée de terre formant le rempart. Ces vestiges, relativement peu nombreux et difficiles à restituer, ont toutefois livré du mobilier qui permet de les dater de la première moitié du Ier siècle avant notre ère et de fixer un terminus post quem (date après laquelle une structure a été construite ou démolie) pour la construction de l'enceinte, dont la date ne peut remonter au-delà du milieu du siècle.
L'occupation de La Tène finale
Le fossé de l'oppidum n'a pu être étudié que sur la moitié de sa section, dont on estime la largeur totale à 45 m. Sa profondeur atteint 3,60 m sous le toit du substrat géologique. Le remplissage du fossé indique la fonction complémentaire de drainage des eaux de ruissellement et de collecteur à ciel ouvert de ce dispositif défensif. Son comblement volontaire est intervenu vers la fin du Ier siècle de notre ère. Quant à la levée de terre, son observation partielle en élévation représente un grande première à Reims. Selon toute apparence, il s'agit d'un rempart massif composé uniquement de plusieurs recharges de terre et de craie, armée peut-être, au sommet de l'escarpe, d'un pavage de blocs de pierres.
On y voit les négatifs de lambourdes qui soutenaient un plancher, ainsi qu'un sol en béton au premier plan.
Les banquettes de sécurité (talutage) observées au premier plan sont réalisées dans le fossé de l'oppidum.
Élément décoratif ou jouet, il a été trouvé au fond d'un puits du IIe siècle.
Des domus du Haut-Empire
La zone couvrant le fossé et la levée de terre de l'enceinte de l'oppidum a été nivelée à une date indéterminée. Ce n'est qu'au IIe siècle, à une époque où l'habitat semble s'être densifié dans cette partie occidentale de la ville, que des constructions urbaines s'y sont établies. La fouille a en partie mis au jour une maison à péristyle, jouxtant un espace peu construit. Au-delà de cet espace, une construction comportant un hypocauste et une cave a livré, dans les couches de démolition, de nombreux fragments de peintures murales, qui ont été restaurées par le CEPMR de Soissons. Ces éléments appartenaient au plafond d'une pièce d'environ 5 m de côté, sur lequel étaient représentés des amours vendangeurs, disposés dans huit compartiments.
L'Antiquité tardive
Ce quartier, situé à l'extérieur de l'enceinte du IVe siècle, a été remblayé, probablement lors de la construction du rempart, et voué à des activités agricoles. La découverte d'une exceptionnelle quantité de céréales évoque l'existence d'une aire de battage ou d'une zone de stockage de grains.
Epoques médiévale et moderne
Le secteur, rendu à la culture dans le courant du Moyen Âge, n'a été réoccupé qu'au XVIIe siècle. De cette époque seule une glacière à été retrouvée (de la glace récoltée au plus froid de l'hiver était conservée dans ces petits entrepôts isothermes pour permettre la consommation, au coeur de l'été, de boissons et entremets rafraîchissants).