52, rue des Capucins - Parc des Capucins

Le quartier est situé dans la partie ouest de la ville antique, dans un secteur qui n'a été occupé que durant le Haut-Empire. 

Premier âge du Fer (Protohistoire)

La découverte d'une petite fosse du Hallstatt final a suscité l'intérêt car, jusqu'alors, aucune trace d'habitat de cette époque n'avait été signalée à Reims. Cette structure isolée appartenait probablement à un habitat rural installé sur la rive droite de la Vesle, en contrebas du site fouillé.

Vue d'ensemble.
Au centre, une fondation carrée évoque un atrium (pièce centrale de la maison) et son impluvium (bassin destiné à recevoir les eaux pluviales).

© F. Berthelot SRA Champagne-Ardenne

Mur de cave gallo-romaine construit en opus spicatum (pierres disposées en arêtes de poisson).

© F. Berthelot SRA Champagne-Ardenne

Meule en réemploi servant de calage dans un trou de poteau.

© F. Berthelot SRA Champagne-Ardenne

Cave construite en moellons de craie : dans la partie médiane du mur, se trouve une arase de tuiles qui correspond à la partie inférieure de la niche située côté sud et au soupirail côté nord.
La couleur rouge de la terre cuite contraste avec le blanc de la craie et offre un décor sur les parois de la cave.

© F. Berthelot SRA Champagne-Ardenne

Sculpture représentant une créature légendaire appelée anguipède.
Généralement le personnage qui terrasse l'anguipède est Jupiter.

© F. Berthelot SRA Champagne-Ardenne

Extrait du terrier de l'archevêché, sur lequel apparaît la parcelle fouillée, 1754 (ADM Reims, 2 G 148).

© Archives départementales de la Marne

Plan d'ensemble du site dans l'Antiquité.

© Inrap - CAG Marne, Reims

Occupation du Haut-Empire

Un habitat s'est installé dans les premières années du I^er siècle de notre ère. Une série de fossés peu profonds semblait servir de délimitations parcellaires. Des trous de poteau sans organisation décelable, des fosses quadrangulaires de même orientation et des fosses-dépotoirs occupaient ce niveau de première installation.
Un quartier urbain plus élaboré s'est développé entre la fin du I^er siècle et le III^e siècle sous la forme de deux grandes maisons accolées, auxquelles se rattachaient, en direction de la Vesle, de grandes surfaces non construites - probablement des jardins - entourées de murs. Il s'agit là d'un type d'habitat particulier, comparable avec celui de la fouille de l'îlot voisin (Capucins-Hincmar-Clovis). Le plan d'ensemble de ces maisons n'est pas connu, aussi ne peut-on avancer une évaluation correcte de la surface occupée.
Plusieurs phases de reconstruction et de rehaussement des sols ont été observées. Lorsqu'ils n'étaient pas faits en terre battue, ces sols reposaient sur des formes en craie compactée portant soit des planchers, soit des pavages en mosaïque, soit simplement des surfaces en béton lissé (car le béton était connu dès l'Antiquité, et celui des Romains particulièrement réputé pour sa résistance). Les maisons étaient équipées d'hypocaustes et de caves.

Antiquité tardive

Après l'abandon des habitations, les matériaux ont été en grande partie récupérés, les caves remblayées et le terrain remis en culture dès le IV^e siècle.

Époque moderne

Aucune occupation médiévale n'a été décelée dans cette partie de la ville, restée libre de construction jusqu'au XVII^e siècle. Le terrain fut alors englobé dans la nouvelle installation des Capucins sous la forme d'un jardin, dans lequel ont été retrouvées les fondations d'une chapelle du XVII^e siècle et des fosses-dépotoirs riches en mobilier. Une deuxième chapelle fut construite au XIX^e siècle, et plusieurs chemins desservaient le jardin de la filature qui venait de s'installer dans les bâtiments du couvent.