A Orléans, Loiret, divers sites antiques avaient déjà été localisés dans ce quartier situé à l'ouest du centre historique de la ville.

Dernière modification
18 mai 2016

Réalisée en préalable à l'installation d'un projet immobilier, la fouille fait suite à une évaluation archéologique de 1997, effectuée avant la construction d'un immeuble. 

Un four gaulois isolé

L'occupation la plus ancienne consiste en un four domestique, datant, d'après des fragments de céramique recueillis dans son comblement, de La Tène finale (fin de l'époque gauloise, au milieu du Ier siècle avant notre ère). Cette structure n'a pas pu être mise en relation avec d'autres vestiges.
 

Tissage et travail de l'os au Ier siècle de notre ère

À partir du milieu du Ier siècle de notre ère, une voie orientée nord-sud est construite, de part et d'autre de laquelle sont creusées des fosses (environ 40). À l'ouest de la voie, le site comprend trois parties distinctes : un groupe de fosses au nord, un au centre et un dernier au sud. Au sein de chaque groupe, on trouve une ou plusieurs fosses de travail associées à une ou deux fosses dépotoirs. Les lots sont séparés par des espaces vides, correspondant probablement à des passages ou à des limites de parcelles. 
Les fosses de travail, rectangulaires, étaient aménagées de poteaux et de piquets. Les objets découverts dans leur comblement révèlent les activités pratiquées sur le site ou aux abords immédiats : activité textile (filage et tissage) et artisanat de l'os. Les fosses de travail ont servi, plus tard, de dépotoirs.   
La présence de déchets alimentaires, de fragments de vaisselle en céramique et en verre, et d'objets divers laisse à penser que les activités artisanales étaient probablement liées à un habitat.
 

D'autres fosses au IIe siècle

Au IIe siècle, le réseau de circulation reste utilisé et continue à structurer l'espace. À l'est et à l'ouest de la voie, de nouvelles fosses sont installées, moins nombreuses que dans la phase précédente. Surtout, il s'agit non plus de fosses de travail, mais de puits et de dépotoirs. Il est difficile de savoir si cela signifie l'abandon ou le déplacement vers un autre secteur des activités artisanales.
 

Ruralisation au Moyen Âge

À l'époque médiévale, d'importants remblais de terre semblent indiquer que le secteur est transformé en une zone à vocation agricole ou pastorale.
 

Une poterie au début du XIXe siècle

Des fosses et des puits de la période moderne ont été repérés, mais non fouillés. Ils traduisent le renouveau de l'habitat dans ce secteur. Un four de potier et deux fosses comblées par des ratés de cuisson témoignent d'une occupation du site à la période contemporaine. Les archives ont permis de confirmer la présence d'un artisan potier sur le site entre 1807 et 1827.
 
Dominique Canny