Vous êtes ici
Une portion de la voirie antique toulousaine
Le 5 rue de l’Écharpe se trouve proche du centre monumental de la ville antique de Toulouse. Sa localisation représente un point d’articulation entre le théâtre antique au sud, un long bâtiment antique de plan rectangulaire à l’ouest et une partie d’une domus à sols mosaïqués, datée entre 0 et 30 de notre ère, au nord.
La fouille, conduite sur une surface de 80 m², a mis au jour un tronçon de decumanus secondaire (axe est-ouest dans une ville romaine) associé à un égout et encadré par deux murs datés de la première moitié du Ier siècle de notre ère.
La voirie
La voirie antique mise au jour rue de l’Écharpe, large de 2 m et conservée sur 3,50 m de long, est constituée d’un niveau de galets jointifs surmonté d’une couche compacte de graviers sableux, parfois indurée et bordée au sud par un trottoir en briques. L'égout construit en briques se trouve juste sous le niveau de circulation antique. Il présente un léger pendage vers l’ouest, en direction de la Garonne. La tranchée de fondation, large de 1,30 m et profonde de 1,20 m, est creusée dans le substrat limono-sableux jusque sur le toit du substrat graveleux. Les datations fournies par le mobilier céramique et l’analyse archéomagnétique des briques sont cohérentes. Elles situent la construction de l’égout dans la première moitié du Ier siècle de notre ère.
L’espace bâti
La voie donne clairement la limite sud de la domus, dont le mur découvert ici pourrait constituer la façade méridionale. La fouille n'apporte pas d'information directe sur l'architecture du théâtre, hormis la mise en évidence d'un niveau de circulation extérieur à ce dernier. De plus, la présence de la voie pose le problème de la fonction du bâtiment rectangulaire situé à l'ouest : s’agit-il d’un bâtiment indépendant dont la fonction reste énigmatique, d’une extension occidentale de la domus ou bien d’une branche orientale du théâtre ?
Remaniements
Un réaménagement de l’espace bâti se fait au cours d’une phase tardive du Haut-Empire, comme l’atteste le départ d’anse d’une amphore Dressel 20 appartenant au IIe-IIIe siècle et provenant du comblement de la tranchée de fondation d’un mur. Au cours de l'Antiquité tardive, il y a une profonde modification de l'occupation de ce secteur. L'égout est remplacé par un fossé et la chaussée de la voie est perforée par des fosses. Durant la période médiévale, le secteur est fortement perturbé par des fosses. À partir du XIVe siècle, des terrassements et des regroupements parcellaires précèdent la construction de l'hôtel nobiliaire d’Agromont et, au XVIe siècle, celle de l’hôtel d'Assézat.