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Une nécropole protohistorique à incinération à Blagnac
La fouille du site de Grand noble 2 en 2006 fait suite aux reconnaissances archéologiques réalisées en 2005 sur la ZAC Andromède, à Blagnac.
Cette opération a permis d’étudier pour la première fois dans la vallée de la Garonne, en Midi toulousain, une nécropole protohistorique à incinération dans son intégralité.
Urnes cinéraires
Urne cinéraire d’une des tombes de la nécropole datée du VIIe siècle avant notre ère.
© F. Pons, Inrap
La fouille a mis au jour une dizaine de sépultures réparties sur une surface d’environ 800 m². Les tombes sont toutes constituées d’une unique urne funéraire contenant les ossements humains brûlés, à l’exception d’un exemplaire pour lequel un dépôt sans contenant conservé est envisageable (peut-être les ossements avaient-ils été déposés dans un sac en tissu, un coffret en bois ou un autre contenant en matériau périssable). Dans les tombes les plus complètes, les urnes sont recouvertes par un autre vase, généralement un plat retourné en guise de couvercle. L’ensemble est déposé dans une fosse circulaire étroite en partie comblée avec les restes du bûcher funéraire.
Pas d’offrandes
L’absence de mobilier d’accompagnement, de dépôt d’objets métalliques ou d’offrandes animales est à relever. L’étude anthropologique réalisée sur les ossuaires les plus complets montre la présence exclusive de sépultures individuelles de sujets adultes.
Datation et comparaisons
L’étude du mobilier céramique permet de situer cette nécropole au VIIe siècle avant notre
Gros plan sur l’une des tombes de la nécropole du premier âge du Fer : des ossements humains brûlés sont dispersés dans la fosse sépulcrale.
© F. Pons, Inrap
ère (soit l’âge du Fer I ancien). Les caractéristiques générales des tombes présentent de fortes similitudes avec d’autres ensembles de la vallée de l’Aveyron (Camp d’Alba à Réalville, Le Tap à Négrepelisse), de la vallée du Tarn (Gabor à Saint-Sulpice-la-Pointe) et du bas Quercy (Camp-de-l’Église Sud à Flaujac-Poujols), ainsi que de l’Agenais (La Gravière à Fauillet, Lesparre et les Ribérotes à Barbaste). Presque absent régionalement, ce type de nécropole n'était jusqu’alors reconnu qu'à Toulouse, dans le quartier Saint-Roch, ainsi qu'à la Place des Carmes.