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Un site gallo-romain aux portes de l'antique Samarobriva
Préalablement à l'aménagement de la ZAC de Renancourt par Amiens Aménagement, une équipe d'archéologues de l'Inrap mène entre mars et août 2012 une fouille prescrite par l'État (Drac Picardie). En 1997, des prospections pédestres avaient permis une première estimation du potentiel archéologique du secteur.
Ces informations ont été complétées par une fouille réalisée la même année, en amont de la construction de la pénétrante ouest d'Amiens (actuelle avenue de Grâce) reliant l'autoroute A16 aux faubourgs de la ville. L'intervention archéologique menée en 2012 devra permettre de caractériser l'occupation gallo-romaine du site de manière extensive et de retracer le mode de vie d'une riche famille de propriétaires terriens implantée en marge de la ville de Samarobriva (Amiens). Ce site offre aussi la possibilité d'observer les mutations d'un domaine rural au tournant de la Conquête.
Une occupation d'un peu plus d'un siècle
Une première occupation au Ier siècle avant notre ère
Une structuration de l'espace
La construction de bâtiments en pierre
Vers le milieu du Ier siècle de notre ère, le site est reconfiguré. Des bâtiments sur fondations sont construits ; deux édifices ont été reconnus lors de la fouille.
En associant le plan réalisé lors de la fouille de 1997 avec celui réalisé en 2012, il apparaît que le premier édifice est très vaste : il atteint une longueur d'environ 70 mètres pour une largeur de 15 mètres. Des thermes privés reconnus lors de l'intervention de 1997 constituent la limite nord-est du bâtiment auquel viennent d'ajouter vingt salles de différentes dimensions. Il s'agit d'un bâtiment d'habitation d'un niveau architectural remarquable : la puissance des fondations permet d'envisager la présence d'un étage, ce qui porterait la surface totale à plus de 2 000 mètres carrés, ce qui est considérable.
Le second bâtiment, situé au sud-est de l'emprise, a été épargné par la carrière d'extraction de limon du XIXe siècle implantée à proximité immédiate, juste le long de sa façade sud. L'orientation, selon un axe nord-est / sud-ouest, est globalement identique à celle du premier bâtiment. Long de 25,70 mètres et large de 11,30 mètres, son espace interne présente quatre plots divisant l'espace en deux travées. La fouille a permis de constater que plusieurs remaniements ont été observés, avec notamment le creusement d'une cave et la construction d'un petit édifice recoupant le pignon nord-est. La configuration autorise à penser que nous sommes en présence d'une dépendance agricole dédiée au stockage, connue durant l'Antiquité sous le nom d'horreum.
Un établissement atypique
Elisabeth Justome
Chargée du développement culturel et de la communication
Inrap, direction interrégionale Nord-Picardie
06 73 73 30 33
elisabeth.justome [at] inrap.fr