A Saint-Léger-en-Yvelines, Yvelines, un projet de construction de lotissements sur une parcelle de 6 000 m2 (entre la rue Octave-Allaire et la rue de la Harpe) localisée au coeur du village de Saint-Léger-en-Yvelines a entraîné une opération de diagnostic archéologique durant le mois de janvier 2004.

Dernière modification
19 février 2016

La mise au jour de vestiges d'un habitat gallo-romain (Ier-IIIe s.) lié à une probable activité métallurgique (réduction de minerai de fer) a permis la réalisation d'une fouille sur une emprise d'environ 2 184 m2 durant les mois d'octobre à décembre 2004. La découverte exceptionnelle de deux fours de potiers antiques associés à des dépotoirs de céramiques a ensuite donné lieu à une prolongation de l'intervention durant le mois de janvier 2005.

Outre la présence d'indices mobiliers, notamment céramiques, permettant de supposer une implantation durant la période gallo-romaine précoce (Ier s. av. J.-C. - début du Ier s. apr. J.-C.), deux phases principales successives ont été distinguées pour l'occupation antique à partir des relations stratigraphiques et de l'étude de la céramique. La première période, datée de la seconde moitié du Ier s. à la première moitié du IIe s., se rattache aux vestiges d'une officine de potiers. Située à une quinzaine de kilomètres de celle fouillée auparavant sur la commune de La Boissière-École, elle est localisée à proximité de la jonction de deux voies de communication antiques.

Les structures retrouvées pour cet atelier de potiers sont quatre à cinq fosses de « tour » et deux fours de cuisson associés à leurs dépotoirs latéraux. En complément des fosses de « tour », ou négatifs d'installations destinées au tournage des vases, de nombreux fragments supposés de girelle, en pierre de meulière ou en grès, ont été retrouvés éparpillés sur le site. Les deux fours, espacés l'un de l'autre d'environ 5 m, sont de même gabarit et appartiennent au type dit à un volume, soit à deux aires de chauffe et deux alandiers jouxtant de part et d'autre un laboratoire de plan ovale avec une plate-forme interne composée de deux plots parallèles en demi-lune. Les dépotoirs, contenant les rebuts successifs de cuisson, se présentent sous la forme d'une tranchée de profil en V d'une profondeur de 0,90 m et d'une longueur de 4 m, ainsi que d'une fosse tronconique d'un diamètre de 0,90 m et d'une profondeur de 1 m. Environ 500 kg de fragments de céramique ont été récoltés dans ces deux structures et dans les deux fours. Aux structures artisanales peuvent être également associées les tranchées de fondation d'un long bâtiment (au minimum 17,50 x 7,50 m) construit préalablement en pierre et entièrement récupéré.

La seconde phase d'installation (seconde moitié du IIe s. - IIIe s.) marque l'abandon de l'atelier de poterie et concerne davantage les vestiges d'un habitat associé à une activité sidérurgique de réduction du minerai de fer, dont seuls les ferriers (concentrations de scories) ont été dégagés. Cette deuxième période voit également le démantèlement du bâtiment initial en dur et la construction de bâtiments de même module sur poteaux (avec nombreux calages de pierres) ou parfois sur fondations de solins empierrés. Ces édifices sont entourés d'un ensemble d'aménagements annexes de relativement grande ampleur : cave maçonnée (6,25 x 3,25 m pour les dimensions externes) profonde de 1,50 m, présentant une entrée aménagée au nord-est ainsi qu'un grand poteau central et un soupirail dans son mur méridional ; cellier également maçonné (6 m2 interne), avec entrée formée par un escalier au sud-est ; large puits avec cuvelage de pierre (dalles et gros blocs) d'environ 1 m de large. Ces trois structures ont livré un abondant mobilier domestique. L'abandon de l'occupation antique semble se situer vers la fin du IIIe, voire le début du IVe s. Pour les époques postérieures, seules deux à trois fosses peuvent être rattachées à une installation d'époque moderne sur la parcelle.