Dans le cadre d’un projet d’aménagement d’une zone d’activité économique et d’un échangeur, une équipe de l’Inrap mène une fouille sur une surface de 6 hectares. L'opération offre l’opportunité d’étudier l’évolution d’un territoire sur plusieurs millénaires. De nombreux vestiges, du Néolithique à la fin de la période antique ont déjà été mis au jour.

Dernière modification
18 novembre 2024

Un habitat du Néolithique

Pour les périodes les plus anciennes, les archéologues ont mis en évidence les témoins d’une occupation de la fin du Néolithique datée entre 2900 et 2500 av. J.- C. Parmi les découvertes, on compte notamment une grande maison construite en terre et en bois. Plusieurs foyers en pierres ont également été découverts en périphérie de la construction.

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Fondations de la maison néolithique.

© Vincent Pommier, Inrap


Une nécropole de l’âge du Bronze

Les vestiges de l’âge du Bronze sont principalement représentés par des sépultures. À ce stade de la fouille, une trentaine d’inhumations réparties par petits groupes sur 200 m de long forment une véritable nécropole. Les tombes conservent pour la plupart les restes d’un cercueil en bois ou plus rarement en pierre. Quatre d’entre elles ont par ailleurs livré une céramique déposée comme viatique. Les récentes observations montrent également que certaines sépultures étaient recouvertes d’un tumulus.

Il apparait enfin que plusieurs structures de combustion, dites « foyers à pierres chauffées », sont étroitement associées aux tombes. Des analyses approfondies permettront d’en savoir plus mais parmi les hypothèses envisagées, il se pourrait que ces foyers étaient étroitement associés aux cérémonies funéraires. Enfin, quelques structures archéologiques (fours, fosses…) et du macro-outillage témoignent d’activités domestiques ou artisanales. Les éléments de datation disponibles indiquent une occupation entre 2000 et 1600 av. J.-C.


Une importante occupation de la période antique

Au cours de la période antique, la construction d’une importante voie de circulation vient structurer le territoire à large échelle. En l’état actuel des recherches, elle pourrait avoir relié Carhaix (Vorgium) à Quimperlé. La fouille a également révélé les vestiges d’un établissement à vocation agricole délimité par une succession d’enclos et d’un réseau parcellaire aménagés au cours du Ier siècle ap. J.-C. 

Comme le suggèrent les vestiges associés (granges, hangars, séchoirs à céréales, meules…), la vocation de cet établissement est, au moins en partie, tournée vers des activités agricoles. Ses liens très étroits avec la voie de circulation montrent qu’il contribuait sans doute aux réseaux d’échanges locaux, notamment avec la Vorgium voisine. Il apparait que la période de fonctionnement de cet ensemble perdure vraisemblablement jusqu’au haut Moyen Âge.

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Deux grands bâtiments associés à la voie antique.

© Vincent Pommier, Inrap

Une deuxième phase de fouille sera lancée au début du deuxième trimestre 2025 dans la continuité du secteur étudié cette année. Ces futures recherches viendront certainement compléter et enrichir les découvertes déjà effectuées.

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Séchoir à céréales de la fin de la période antique.

© Stéphane Blanchet, Inrap

Aménageur : Poher Communauté
Contrôle scientifique : Service régional de l’Archéologie (Drac Bretagne)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Stéphane Blanchet, Inrap