Vous êtes ici
Place Henri-Dunant, Quartier des Halles
A Chambéry, Savoie, la fouille de la place Henri-Dunant s'inscrit en préalable au projet de transformation du secteur des Halles. Elle permet l'étude d'un quartier sur quelques 2 000m² et jusqu'à une profondeur de 3 m.
Au cours du XVIIIe s., un important remblai exhausse le secteur, sans doute toujours en proie aux débordements de l'Albanne. Drainé par de multiples canaux, Chambéry demeure durant toute la période médiévo-moderne sujet à des inondations, parfois dévastatrices. Le parcellaire se fossilise ensuite ; les sols pavés de galets sont mieux conservés.
Au tournant des XVIIIe et XIXe s., la transformation principale du secteur est la reconstruction des prisons, en partie fondées sur pieux non ferrés. Leur démolition ainsi que la création des halles actuelles datent de 1936-1937.
Un site inhospitalier
Le site de Chambéry occupe une cluse séparant les massifs des Bauges (à l'est) et de la Chartreuse
(à l'ouest). Les contraintes hydrologiques y sont fortes du fait des fluctuations de la Leysse mais surtout de l'Albanne et de ses affluents. Le secteur paraît inhospitalier et dès la fin du XIVe s. (les plus anciennes archives conservées sur le sujet), le problème des inondations semble récurrent.
La répétition des crues, bisannuelles, se renforce au cours du Petit Âge Glaciaire, période qui correspond à un refroidissement climatique entraînant une augmentation des pluies (1550- 1850).
Dynamisme et évolution du quartier à partir du XVe s.
Après la construction du rempart des XIVe-XVe s., se côtoient des habitats privés et des institutions publiques (Sénat de Savoie et prisons) et religieuses (Couvent des Dominicains et Pénitents Noirs). D'après les premières recherches en archives, ces établissements s'agrandissent au détriment des maisons voisines. Sur la fouille, ces évolutions se traduisent par un enchevêtrement de maçonneries, de sols et de remblais qu'il convient de démêler afin de
retrouver les premières constructions édifiées dans le secteur. En outre, ces constructions, profondément
fondées pour certaines, reposant sur des pieux de bois pour d'autres, ont largement perturbé les niveaux antérieurs aux XVe-XVIe s. Néanmoins, au nord du canal, sous les jardins occupant l'arrière des maisons, subsistent des niveaux témoignant de l'exploitation timide mais réelle du site : présence de souches d'arbres, cuve en bois, piquets, solin ou murs.