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Occupations mésolithiques dans la moyenne vallée de la Seine : Le site de la rue Farman à Paris
La collection « Recherches archéologiques » publie, à destination de la communauté scientifique, des monographies et des synthèses issues d’opérations d’archéologie préventive menées par l’Inrap. Ces travaux se distinguent par le caractère majeur des sites étudiés, leur aspect novateur en termes méthodologiques ou scientifiques, ou encore l’ampleur du territoire pris en compte. Les numéros en texte intégral sont consultables sur HAL-Inrap.
Au cœur de Paris, rue Henry-Farman, les fouilles entreprises en 2008 ont permis d’accéder aux niveaux archéologiques des périodes néolithique et mésolithique (-9 000 à -5 000). À cette époque, les derniers groupes de chasseurs-cueilleurs nomades font halte au bord du fleuve. Les archéologues ont retrouvé les vestiges de leur campement. Près de 18 000 vestiges lithiques et osseux y ont été découverts sur près de 5 000 m2. Silex taillés, os d’animaux, grattoirs et lames semblent indiquer que les chasseurs traitaient ici leur gibier après la chasse. Trois datations radiométriques obtenues à partir d’ossements non brûlés situent cette occupation entre 8 630 et 7 730 avant notre ère. Grâce aux analyses géomorphologiques et paléoenvironnementales, on a pu reconstituer l’évolution du milieu dans cette portion de la vallée de la Seine, de la fin de la dernière glaciation au début du premier âge du Fer. À l’époque mésolithique, le milieu était relativement ouvert et stable, car épargné par les débordements de la Seine. À l’endroit du site fouillé s’étendait une prairie à végétation basse. La tracéologie réalisée sur des objets (en silex ; en os) révèle des activités peu mises en évidence jusqu’alors : travail des matières dures animales et des végétaux. Les résidus osseux proviennent de phases de traitement du gibier : boucherie, découpe, travail des peaux. Ces activités ainsi que l’absence fréquente de certaines parties squelettiques des animaux mènent à interpréter le site comme un lieu d’occupations brèves et répétées. Ce sont les plus anciens vestiges parisiens découverts à ce jour.
Bénédicte Souffi, archéologue à l’Inrap, est spécialiste des sites de plein air mésolithiques du Bassin parisien, en particulier de la caractérisation et la reconstitution des chaînes opératoires lithiques, l’organisation spatiale des vestiges et la fonction des sites, à partir d’une approche critique de la taphonomie.
Texte intégral sur HAL
Bénédicte Souffi (Dir.). Occupations mésolithiques dans la moyenne vallée de la Seine : Le site de la rue Farman à Paris. Inrap. CNRS Éditions, 302 p., 2023, Recherches archéologiques 24, 978-2-271-14816-2. 〈hal-04176839〉
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Catherine Chauveau
Direction scientifique et technique, Inrap
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