Les travaux réalisés sur le site actuel du château de Pierre-de-Bresse, propriété du département de Saône-et-Loire, ont représenté une occasion unique pour l’Inrap de mener plusieurs opérations de diagnostic et de documenter l’histoire du site.

Dernière modification
09 novembre 2022

Les travaux liés à l’accessibilité du château de Pierre-de-Bresse et au réaménagement des communs nord et de la grille d’honneur, ainsi qu’à la reprise des réseaux enterrés dans les cours ont fait l’objet d’un suivi archéologique ponctuel sous la forme de deux opérations de diagnostic réalisées par l’Inrap entre janvier et septembre 2022. Si un seigneur de Pierre apparait dans la documentation dès le XIe siècle et si une maison forte est mentionnée au XVe siècle, le château antérieur à la reconstruction du XVIIe siècle est largement inconnu et l’observation du sous-sol en divers endroits du site apporte un éclairage nouveau sur son histoire.

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Vue générale du château de Pierre-de-Bresse.

©DPT71, 2022


Un nouvel éclairage sur la maison forte du XVe siècle

Le château de Pierre-de-Bresse est un bâtiment en briques au plan en U cantonné de quatre tours rondes construit en 1680. Il est devancé par une grande cour limitée par deux ailes de communs et deux pavillons. Au premier abord, la tour nord-est semble être le seul vestige en élévation de la maison forte du XVe siècle. Le creusement d’une cage d’ascenseur à proximité de cette tour a montré qu’une partie des murs de l’édifice médiéval est remployée dans les fondations et sans doute dans les élévations de l’édifice actuel. En revanche, l’édifice auquel il appartenait était plus réduit que l’actuel et a été agrandi vers le nord avant le XVIIe siècle. Cette adaptation du nouvel édifice aux vestiges antérieurs est à l’origine de la dissymétrie observée dans le plan. Le sondage a également mis en évidence plusieurs occupations antérieures aux murs dégagés : plusieurs niveaux de sols et un foyer, séparés par des niveaux d’incendie.

L’occupation médiévale, également observée dans une tranchée au nord de la cour, apparaît concentrée dans la partie nord-est du site. Elle devait être délimitée par un large fossé observé ponctuellement dans une tranchée ouverte dans la partie sud de la cour de l’édifice actuel. Dans la cour des communs, les ailes modernes englobent deux portes à pont-levis aujourd’hui murées. Les creusements ouverts pour la future cage d’ascenseur des communs nord et sous les fondations de la grille d’honneur, au droit des communs sud, ont mis en évidence la présence d’un mur d’enceinte sans doute contemporain de ces portes. Ces ménagements pourraient être contemporains de l’extension du château vers le nord, les murs étant construits dans le même alignement.

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Porte à pont-levis intégrée dans l’aile des communs nord. 

© V. Viscusi, Inrap

L’évolution du bâti entre le XVIIe siècle et le XIXe siècle

Les vestiges dégagés témoignent également de l’évolution du site après la reconstruction du château au XVIIe siècle. La grille qui fermait la cour de la résidence fut déplacée à l’entrée de la cour des communs. Les ailes des communs ne formaient initialement qu’un seul ensemble avec les actuels pavillons et un bâtiment fermait la cour à l’ouest, à l’emplacement de l’actuelle grille d’honneur. Un four à chaux témoignant des travaux conduits sur le site été détecté dans une des tranchées de réseau. Enfin, le désir d’amélioration du confort au XIXe siècle a entraîné la création d’un local de chaufferie et l’implantation d’un calorifère à air chaud dans l’aile nord du château.

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Plan des vestiges des XVIIe-XVIIIe siècles, fond : plan du rez-de-chaussée.

© Archipat, plan J. Berthet. 

Aménagement : Département de Saône-et-Loire (logo)
Contrôle scientifique : Service Régional de l’archéologie (Drac Bourgogne-Franche-Comté)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Valérie Viscusi, Inrap