Fouillée au XIXe siècle par Auguste Galaire, la grande villa du Magny de Port-sur-Saône (15,4 ha) a fait l'objet d'une nouvelle intervention de l'Inrap‌ dans sa partie résidentielle (pars urbana). Celle-ci a mis en évidence un bâtiment, les traces d'une galerie à portique, ainsi qu'une cave recelant des milliers de fragments d’enduits peints.

Dernière modification
02 août 2022

Un établissement de l’époque romaine

La villa gallo-romaine du Magny à Port-sur-Saône (Haute-Saône) est l’un des plus grands établissements ruraux antiques recensés en Franche-Comté. Connu depuis le XVIIIe siècle, il se développe sur le flanc ouest de la vallée de la Saône, et occupe une surface de près de 15 hectares, avec une pars rustica de 560 m de long sur 210 m de large, et une pars urbana à plan en U, d’une superficie d’un hectare, agrémentée de vastes bains privés. Cet ensemble, dont la période d’occupation court du début du Ier siècle de notre ère jusqu’à la fin du IIIe siècle, a fait l’objet ces dernières années de quelques fouilles de sauvetage menées par l’Inrap, concernant uniquement la partie agricole de la villa. La dernière intervention, menée cette année, a permis pour la première fois d’intervenir sur la partie résidentielle de l’établissement, qui n’était connue jusqu’à présent que par des fouilles réalisées au XIXe siècle.

Les vestiges de la pars urbana

L’opération a permis de mettre en évidence un bâtiment venant doubler l’aile nord de la partie résidentielle, le tout construit sur une terrasse artificielle s’avançant vers la Saône. Les murs de soutènement en opus vittatum de l’édifice, conservés par endroits sur plus de 2 m de hauteur, forment des caissons renforcés de puissants contreforts tant externes qu’internes. Les sols du bâtiment, initialement situés plus en hauteur, ont malheureusement disparu, rabotés par les nivellements ultérieurs du terrain. Un deuxième état voit l’adjonction d’une galerie à portique le long de la façade nord, agrémentée d’une colonnade d’ordre toscan sur mur-bahut. Le dernier état correspond au creusement, dans la galerie, d’une cave à soupirail ébrasé. Cette cave, restée inachevée, présentait l’intérêt d’avoir été comblée par les matériaux de démolition de l’édifice, et plus particulièrement par des milliers de fragments d’enduits peints, au décor luxueux, le tout datable, comme l’ensemble bâti auquel ils appartenaient, de la période flavienne (deuxième moitié du premier siècle de notre ère).

Aménagement : Privé
Contrôle scientifique : Service régional de l’archéologie (Drac Bourgogne – Franche-Comté)
Recherche archéologique : Inrap
Responsable scientifique : Christophe Gaston, Inrap