La villa gallo-romaine et la nécropole médiévale du site des Crassées à Saint-Dizier

Au-delà de l'étude des pratiques funéraires, la fouille de la nécropole, débutée lors de la campagne de fouilles 2011, permettra de connaitre biologiquement la population inhumée sur le site. Dès la première campagne, l'équipe de fouille a eu la surprise de mettre au jour des sépultures plus récentes qu'attendu. Les archéologues ont ainsi étudié 37 sépultures datées des XI^e-XII^e siècles. Les pratiques funéraires - absence de mobilier d'accompagnement dans les sépultures, mains posées haut sur les corps, nombre important d'enfants - sont autant d'indices qui permettent d'avancer une datation du bas Moyen Âge. Cette hypothèse a été confirmée par les analyses C14. Pour l'époque, les défunts sont assez âgés (entre 40 et 60 ans) et ont connu des conditions de vie assez favorables.  Certains signes (réductions dans les sépultures et amas d'os) témoignent d'une gestion raisonnée des morts et de la longévité de cette nécropole.
Les archéologues espèrent atteindre lors des prochaines campagnes de fouilles (du 11 au 29 juin) les sépultures des niveaux inférieurs, plus anciennes, probablement mérovingiennes. Il s'agira alors de dater les premiers défunts inhumés sur le site.

Les fouilles programmées de la villa des Crassées débutent lors de cette deuxième campagne, du 11 juin au 6 juillet. Elles permettront de prolonger, avec les méthodes de la recherche archéologique actuelle, les fouilles menées dans les années soixante par Louis Lepage qui avait constaté que la villa était habitée du I^er au IV^e siècle. Les différentes phases de travaux réalisés par ses propriétaires vont être étudiées, la fonction de chaque pièce déterminée. L'équipe de fouille va ensuite étendre l'exploration au restant du bâtiment résidentiel, encore non fouillé, ainsi qu'aux communs, à la cour, et bien entendu à la zone de contact avec la nécropole qui se développe à proximité immédiate. L'objectif est de connaitre la nature de l'occupation de la villa, notamment durant cette période charnière entre l'Antiquité et le Moyen Âge.

Le centre de pouvoir de la période mérovingienne du site des Crassées hérite t-il d'une organisation gallo-romaine administrée par les propriétaires de la villa ? Existe-il une continuité de l'occupation humaine de l'Antiquité au Moyen Âge ?

L'archéologie préventive intervient en amont des travaux d'aménagement du territoire (construction de routes, voies ferrées, parking, etc.). À Saint-Dizier, des fouilles préventives, précédées d'un diagnostic, eurent notamment lieu sur le site des Crassées en 2002, avant la construction de l'échangeur reliant la RN4 à la ZAC du Chêne Saint-Amant. Actuellement, une autre fouille préventive a lieu à Saint-Dizier sur le Parc d'activités de référence.
Depuis 2011, la ville de Saint-Dizier et l'Inrap ont signé une convention pour continuer, selon une périodicité régulière et programmée, la fouille du site des Crassées. Les archéologues ne sont plus dans la même urgence, la fouille rassemble archéologues professionnels et bénévoles durant 3 semaines, chaque été. L'équipe de fouille de 2012 est constituée de 37 personnes.

Dans le cadre des Journées nationales de l'Archéologie, les fouilles en cours de la villa gallo-romaine et de la nécropole médiévale seront exceptionnellement ouvertes au public samedi 23 et dimanche 24 juin, de 9h à 17h. Les visites commentées seront réalisées par l'équipe de fouille. Le chantier est situé rue de Joinville à Saint-Dizier, l'entrée est libre. Prévoir des chaussures adaptées aux conditions de chantier.