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Évolution de l'enseignement intentionnel
Colloque international organisé par l'Inrap et la Cité des sciences et de l'industrie, sous la direction scientifique de Patrick Pion, Inrap, et de Nathan Schlanger, École nationale des chartes, les 28 et 29 novembre 2017 à l'auditorium de la Cité des sciences et de l’industrie.
Colloque international : "Transmettre les savoirs : archéologie des apprentissages" par Anders Högberg, Université Linné, Kalmar
L'apprentissage n’est intentionnel que chez les humains, qui le structurent socialement et le médiatisent symboliquement. Dans cet article, j’étudie des marqueurs de l’évolution des capacités d'anticipation des pensées et des capacités communicationnelles sous-tendant l'apprentissage intentionnel. J'aborde une série de niveaux d’enseignement. Je commence par séparer l’enseignement non intentionnel de l’enseignement intentionnel. Dans le premier cas, j’aborde la médiation et l’approbation/désapprobation, et j’analyse des exemples issus d’espèces non humaines. Ensuite, je fais la distinction entre six niveaux d’apprentissage intentionnel :
- (1) approbation/désapprobation intentionnelle,
- (2) attirer l’attention,
- (3) démonstration,
- (4) communication des concepts,
- (5) explication des relations entre concepts et
- (6) narration.
J'analyse les exigences communicationnelles de chacun de ces niveaux, avant de conclure qu’une communication décalée est requise pour le niveau 4 et que le langage symbolique n’est nécessaire qu’aux niveaux 5-6. Je présente des preuves archéologiques de l’émergence des différents niveaux d’enseignement.
Je montre que l’apprentissage de la technologie oldowayenne nécessite un enseignement par démonstration, tandis que la technologie des hachereaux acheuléens requiert la communication de concepts. On peut ainsi démontrer que plusieurs niveaux d’apprentissage intentionnel précèdent l’Homo sapiens.
Anders Högberg est professeur d’archéologie à l’université Linnaeus de Kalmar, en Suède. Il est chercheur associé auprès du centre de recherche anthropologique et du département d’anthropologie et d’études sur le développement à l’université de Johannesbourg, en Afrique du Sud.
Il est aussi membre du Wallenberg Research Institute for Advanced Study de Stellenbosch, en Afrique du Sud. Il s’intéresse à de nombreux sujets et travaille actuellement sur le patrimoine et l’évolution cognitive humaine. Il est chercheur associé au projet Heritage Futures (les avenirs du patrimoine).
Dans ce cadre, il étudie les déchets nucléaires en tant que patrimoine du futur. Monsieur Högberg a écrit de nombreux articles sur le patrimoine, l’archéologie et la société plurielle contemporaine. C’est l’un des deux rédacteurs en chef du journal Current Swedish Archaeology.
Bibliographie
Article pertinent pour le sujet de la présentation (accès libre) : http://www.journals.uchicago.edu/doi/abs/10.1086/691178