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Écuries ou grange aux dîmes à Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne) ?
À Saint-Maur-des-Fossés, les archéologues de l'Inrap et du Conseil départemental du Val-de-Marne mènent des recherches sur prescription de l’État (Drac Île-de-France) à proximité de l’ancien château de Saint-Maur, aujourd’hui disparu. Les recherches devront confirmer si les vestiges mis au jour correspondent aux écuries de la capitainerie du château.
Le monastère médiéval et le château de la Renaissance
La fondation au milieu du VIIe siècle d’un monastère est à l’origine de la ville actuelle. L’état du site au haut Moyen Âge est mal connu mais il s’agit à l’évidence d’un domaine ecclésiastique important qui est très fortement altéré par la Guerre de Cent Ans. La plupart des bâtiments monastiques sont démolis en 1751. Il en reste quelques vestiges aujourd’hui. À proximité des lieux monastiques, Philibert Delorme fait construire à partir de 1541 un logis pour le Cardinal du Bellay, évêque de Paris et conseiller du roi. Agrandi par Catherine de Médicis, le château est racheté en 1598 par le prince de Condé. Il est détruit en 1796.
À chaque étiquette, une couche témoigne d’une activité humaine du passé.
© Myr Muratet, Inrap
La fondation d’un mur posée sur des couches plus anciennes.
© Myr Muratet, Inrap
À la recherche des écuries du château
La parcelle étudiée par les archéologues correspond a priori à la capitainerie qui était à la Renaissance l’intendance du château de Saint-Maur. Il s’agit d’un ensemble construit, organisé autour d’un gros bâtiment central qui n’apparaît qu’au XVIIIe siècle, dans les archives de la Révolution Française ; il est alors utilisé comme écurie par l’école vétérinaire de Maisons-Alfort.
Plan Lallemant-vers 1680.
© Gillon
Une grange du Moyen Âge
La fouille montre qu’il s’agit en réalité d’une grange dîmière installée par l’abbaye de Saint-Maur pour y stocker le produit de l’impôt en nature sur les récoltes. On sait grâce aux archives que cette grange jusque-là non repérée, existe au XVIe siècle. Son édification date vraisemblablement du bas Moyen-Âge. L’état de conservation assez bon des vestiges permet d’espérer comprendre le fonctionnement interne du bâtiment.
Avant la construction de la grange, le lieu était densément occupé depuis le début du Moyen Age. On en trouve de nombreuses traces sous la forme de trous de poteau, fosses et fossé qui suggèrent la proximité du premier village aux abords de l’abbaye.
De fragiles couches archéologiques et une montagne de déblais.
© Myr Muratet, Inrap
Mille trois cents ans d’histoire humaine sous la ville d’aujourd’hui…
© Myr Muratet, Inrap
Après la disparition de la grange dîmière, lors de la Révolution Française, s’est progressivement développé le quartier actuel.
© Myr Muratet, Inrap
Sur ce socle en pierre reposait la grande charpente de la grange médiévale.
© Myr Muratet, Inrap
Le site est démonté méthodiquement, couche par couche.
© Myr Muratet, Inrap
Le site se prolonge hors des limites de la parcelle.
© Myr Muratet, Inrap
Dans ce trou était calé l’un des poteaux d’une maison ou d’un grenier surélevé.
© Myr Muratet, Inrap
L’avancement des fouille est accompagné par une couverture photographique dont on peut tirer des plans à l’échelle et des modélisations en trois dimensions.
© Myr Muratet, Inrap
Chaque couche est numérotée, décrite et étiquetée.
© Myr Muratet, Inrap
Recherche archéologique : Inrap et CD 94
Responsable scientifique : Jean-Louis Bernard (Inrap)
Responsable de secteur : Élise Allaoua (CD 94)