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Des bâtiments et une enceinte du Néolithique à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne)

Dans le cadre des travaux d’aménagement du projet Ivry Confluences réalisés par Sadev 94, une équipe de l'Inrap et du Département du Val-de-Marne mettent au jour plusieurs bâtiments du Néolithique, en lien avec des précédentes fouilles. Un approfondissement de nos connaissances sur la succession des occupations humaines dans ce secteur de la confluence Seine-Marne.

Chronique de site

110 avenue Paul-Vaillant-Couturier à Ivry-Sur-seine

Date de publication

29 septembre 2023

Dernière modification

29 septembre 2023

Le Néolithique à Ivry-sur-Seine

La fouille archéologique actuelle, la onzième du secteur, fait suite à deux premières phases de fouille, dite du « BHV », réalisées en 2014 et 2017. Elle se situe à l’intérieur de l’enceinte néolithique alors découverte.

Le Néolithique, apparu au Proche Orient vers 9500 avant notre ère, correspond à l’invention de l’agriculture et de l’élevage. Ce mode de vie met près de 2000 ans à traverser l’Europe. Les premiers agriculteurs s’installent au Néolithique, vers 5000 avant notre ère sur le territoire d’Ivry-sur-Seine et plus particulièrement vers 4200 sur le site (culture de Cerny), comme l’indiquent les vestiges d’un complexe d’enceintes composées d’une palissade en troncs d’arbre massifs.
La parcelle, actuellement en cours de fouille, de 4000 m² se trouve à l’intérieur de ce complexe.

Vue générale de la fouille d'Ivry-sur-Seine, niveaux du Néolithique moyen.

Fouille des niveaux d'occupation du Néolithique moyen.

Fouille d'une maison du Néolithique moyen.

Alors que les recherches sur le terrain s’achèvent, les archéologues ont déjà repéré plus de 5000 artefacts (fragments de silex, de céramiques et d’ossements), contenus dans des sols d’occupations stratifiés et associés à une vingtaine de bâtiments rectangulaires, imbriqués les uns dans les autres. Ces bâtiments sont construits en pains de terre crue et en bois. Les archéologues étudient les vestiges de ces murs et les trous des poteaux qui étaient plantés dans le sol pour servir d’appui à la charpente. La taille des fondations suggère la présence d’un étage comme l’absence de foyer construit sur les sols d’occupation.

Le site revêt un caractère exceptionnel par la conservation des vestiges en terre crue, leurs sols d’occupations, la densité des vestiges mobiliers et leur superposition/imbrication dans des stratigraphies complexes à détecter et fouiller en contexte d’archéologie préventive.

Le site est déserté vers 3900 ans avant notre ère. Il est réoccupé 2000 ans plus tard par les premiers métallurgistes de la région, au Bronze ancien, comme en témoigne la présence d’un bâtiment réimplanté sur les vestiges néolithiques.

Dégagement d'un mur de terre crue du Néolithique (BHV3).

Fouille d'un trou de poteau et d'un mur en terre crue du Néolithique moyen.

Fouille d'un tesson de céramique (anse) du Néolithique moyen.

Fouille d'un tesson de céramique (anse) du Néolithique moyen (détail).

Dégagement d'ossements animaux du Néolithique moyen.

Dégagement d'ossements animaux du Néolithique moyen.

Des vestiges gaulois

Bien plus tard, alors que le secteur n’est plus propice à l’installation humaine en raison des crues de la Seine, un petit espace funéraire de la fin de la période gauloise est aménagé sur la parcelle (- 100 à – 30 avant notre ère). En effet, deux tombes ont été mises au jour lors des fouilles. Elles renfermaient les corps de sujets adultes, dont une femme.

Après 6 mois de terrain, l’étude du site et ses nombreuses analyses vont débuter en laboratoire.

Contrôle scientifique : Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) d’Île-deFrance
Recherche archéologique : Inrap et département du Val-de-Marne
Responsable scientifique : Fabrice Marti, Inrap
Responsable de secteur : adjoint au RRA Vanessa Bayard, Département du Val-de-Marne