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De l'âge du Bronze au Moyen Âge, les découvertes d'Etrechet
La fouille porte sur une superficie d'environ 6,4 hectares. Les 925 vestiges archéologiques se répartissent sur l'ensemble de la zone prescrite. Plusieurs occupations allant de l'âge du Bronze au IVe siècle de notre ère, dispersées sur cinq secteurs différents, ont pu être identifiées. Une nouvelle trame parcellaire est ensuite mise en place à partir du Moyen Âge.
LES OCCUPATIONS PROTOHISTORIQUES
La première période d'occupation du site, l'âge du Bronze ancien (2000 à 1650 av. J.-C.), n'a livré que quelques vestiges très dispersés. De ce fait, aucune organisation spatiale ne peut être établie pour cette occupation.
La seconde période se caractérise au sein de trois secteurs ayant livré des vestiges de l'âge du Bronze final (XIe-IXe s. av. J.-C.). Il s'agit d'un bâtiment sur poteaux et de fosses très érodées (secteur 3), ainsi que de deux zones de concentration de fosses se recoupant entre elles. Liées à l'exploitation du sous-sol limoneux, elles sont certainement associées à un habitat dont les traces ne sont pas conservées. Ces fosses ont servi dans un second temps de dépotoirs dont le mobilier céramique remonte aux Xe et IXe s. av. J.-C.
La troisième période correspond au premier âge du Fer (VIIIe-VIe s. av. J.-C.). Les vestiges découverts sont relativement diffus au sein de l'emprise de fouille. Ils s'étendent sur un peu plus d'un hectare. Ce sont essentiellement de fosses à comblements détritiques, probablement liées à une activité d'extraction de matériaux. Deux portions de fossés ou sablières basses ainsi qu'un trou de poteau pourraient attester la présence d'un habitat. Il a été très probablement démantelé par les vestiges historiques et l'installation d'un établissement rural antique.
Un hiatus chronologique est ensuite observé durant la période laténienne. Seuls de rares artefacts de ce second âge du Fer ont été découverts en position résiduelle.
L'ÉTABLISSEMENT ANTIQUE
La quatrième période correspond à une occupation antique se développant sur près d'un tiers de la surface prescrite. Elle est relativement importante et couvre près de trois siècles. Elle a été subdivisée en deux phases.
La première phase, de la fin du Ier s. av. J.-C. au milieu du Ier s. ap. J.-C., se caractérise par la présence de deux segments de fossés d'enclos et de bâtiments en matériaux périssables. Ces derniers ne sont pas reconnus dans leur ensemble. L'arasement général du site et la restructuration postérieure du secteur, avec l'installation d'infrastructures maçonnées, sont largement venus perturber cette première phase d'occupation.
La seconde phase, du milieu du Ier s. ap. J.-C. à la fin du IIe s. ap. J.-C., voit le développement d'une succession de maçonneries (bâtiment résidentiel, enclos et bâtiments annexes inscrits aux angles de ce dernier) au sein du secteur 4. Deux états sont distingués. Le premier est caractérisé par un bâtiment principal composé de deux pièces d'angles desservies en façade par une galerie. Un bâtiment annexe à une ou deux pièces se situe quelques mètres à l'est. Pour le second état, le mur occidental du bâtiment principal semble avoir été abattu afin d'aménager un accès à une extension. La galerie de façade est alors étendue et paraît contemporaine de ce nouvel état du bâti. Le bâtiment annexe est également restructuré et devient le bâtiment d'angle d'un nouvel enclos maçonné.
Le passage d'un site de type ferme au statut de petite villa, dont l'activité principale reste liée à l'agriculture, se fait progressivement sur quelques dizaines d'années.
Certaines structures, comme quatre fours à chaux ou encore un « four à queue de paon » (dont la fonction reste sujette à discussion), restent atypiques pour ce type d'établissement. Ils dénotent la diversité des activités pratiquées par les occupants.
Le secteur 5, quelques dizaines de mètres plus au sud, est occupé jusqu'au IIIe s. ap. J.-C. avec l'installation d'un atelier de potier (production de céramiques de type mortiers). Cette activité artisanale s'implante dans une zone jusqu'alors vouée aux activités agricoles. Celles-ci s'organisaient autour d'une grange maçonnée à proximité de laquelle plusieurs bâtiments en matériaux périssables ont été découverts.
Le mobilier céramique antique est relativement peu abondant. On note en revanche la présence de mobilier métallique de manière plus significative, notamment en ce qui concerne les objets personnels.
UN ABANDON À PARTIR DES IIIE-IVE SIECLES
La cinquième période (IIIe-IVe s. ap. J.-C.) correspond à l'abandon et au démantèlement des maçonneries de l'établissement. Un four à chaux de grandes dimensions et une série de fosses sont attribués à cette période.
Enfin, la sixième période correspond essentiellement à l'implantation de nouvelles trames parcellaires, datant des époques médiévales et modernes, qui viennent recouper le secteur résidentiel de l'établissement antique.
Les découvertes s'inscrivent dans le cadre des nombreuses opérations archéologiques préventives menées ces dernières années dans cette partie de la vallée de l'Indre, proche de la ville de Châteauroux. Au cours des premières fouilles réalisées sur la ZAC d'Ozans, plusieurs occupations des âges du Fer ont été mises au jour sur la fouille du Croc au Loup. Un autre établissement antique (Ier-IIIe s. ap. J.-C.) précédant une occupation du haut Moyen Âge a été fouillé au lieu-dit Fêts de Renier. Les données ainsi récoltées permettent d'ancrer une étude diachronique de l'occupation spatiale de ce terroir biturige.