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RD146, Le camp Saint-Pierre à Beutin (Pas-de-Calais)
Le site du « Camp Saint-Pierre » à Beutin est situé sur la rive nord de la vallée de la Canche, il s’étend sur une surface d’environ 2000 m2. Les vestiges abordés dans le cadre de la fouille correspondent à une installation thermale domestique attachée à une probable villa qui se développe dans les parcelles adjacentes. Celle-ci s’inscrit dans le cadre d’une occupation antérieure mal définie, marquée par quelques fosses et quelques éléments de parcellaires. Le mobilier collecté au sein du comblement de ces structures situe cette occupation dans la première moitié du premier siècle de notre ère.
La fouille du bâtiment a mis en évidence deux période d’occupations distinctes, elles-mêmes divisées en plusieurs phases de construction.
Le premier bâtiment est aménagé sur une terrasse artificielle. Plusieurs indices indirects tendent à démontrer la vocation balnéaire de celui-ci. Il s’agit principalement d’éléments architecturaux associés aux thermes observés en remploi dans les constructions de la période suivante. On notera également la présence d’un espace semi-excavé dans la moitié sud-ouest du bâtiment qui correspond probablement au négatif d’un hypocauste entièrement démantelé.
Les éléments de datations associés à ce premier bâtiment sont extrêmement ténus. Ils permettent au mieux de situer l’occupation de celui-ci entre le IIe siècle de notre ère et le début du IIIe siècle.
Après un période d’utilisation non formellement identifiée, le premier bâtiment est entièrement détruit. Les matériaux issus de la démolition de celui-ci sont broyés et utilisés pour niveler le terrain avant la mise en œuvre d’un nouveau bâtiment.
La construction de ce nouvel édifice semble correspondre à une refonte complète de l’espace thermal associé à la villa.
La nouvelle installation est divisée en deux parcours distincts. L’hypothèse retenue à l’issue de l’étude comprend un premier circuit organisé autour de l’hypocauste 2183 (salle 2) et un second associé aux hypocaustes 2131 et 2049 (salles 7 et 9).
Le premier circuit semble correspondre à un parcours thermal classique avec frigidarium, tepidarium et caldarium. Le deuxième circuit est organisé autour des hypocaustes 2049 et 2131 (salle 9 et 7). Il semble dédié aux activités physiques.
Le mobilier céramique collecté dans les comblements des hypocaustes situe l’abandon de second bâtiment entre la fin du IIIe siècle de notre ère et le début du IVe siècle.
Au terme de l’étude, les nombreuses questions en suspens nous interdisent de statuer sur la nature de l’établissement dans lequel s’inscrivent les thermes, ni sur le rôle exact que ce dernier a pu jouer entre le IIIe et le IVe s. de notre ère. Au vu de la qualité de l’installation, on peut tout de même suggérer que le domaine devait jouir d’une certaine opulence et noter qu’il est situé dans un secteur stratégique et largement occupé durant cette période.
Chronique
Un édifice thermal à circuits balnéaires distincts, dont l’un semble avoir été dédié à des activités sportives, a été mis au jour en 2013 par les...
Laurent Sauvage, Inrap
Philippe Hannois, SRA