La commune d'Hérange est située à la transition entre l'extrême ouest du plateau lorrain et le massif vosgien à l'est, en marge est du Bassin parisien.

Dernière modification
10 mai 2016

Le site est implanté sur le versant sud d'une petite colline qui domine le ruisseau du Bruebach, en arrière des maisons du village. Il a révélé les vestiges de la pars rustica (partie agricole) d'une villa antique, dont la pars urbana (partie résidentielle) se trouve vraisemblablement sous les jardins et maisons d'Hérange.

Premiers témoins

La période la plus ancienne révélée par la fouille est associée aux époques préhistoriques et protohistoriques sous la forme d'éléments mobiliers non liés à des structures archéologiques. Ces objets témoignent de la proximité de sites plus anciens, localisés en dehors de l'emprise de fouille. 

Un établissement agricol gallo-romain

La seconde période correspond à la création ex-nihilo d'un établissement agricole fréquenté dès la fin du Ier siècle et abandonné à la fin du IVe siècle de notre ère. Cette occupation est amorcée par la mise en place de fossés, puis elle prend de l'ampleur lors de la construction de trois bâtiments sur radier appartenant à la pars rustica d'un domaine rural beaucoup plus vaste.
Ce type d'établissement est caractéristique de l'occupation du territoire et de sa mise en valeur à l'époque antique. À l'échelle locale, le domaine d'Hérange s'intègre dans un tissu rural et dans un réseau de voies relativement dense organisé autour de l'agglomération de Pons Saravi (Sarrebourg actuelle). De rang moyen dans la hiérarchie des installations rurales du territoire médiomatrique, la villa d'Hérange est vraisemblablement située en bordure d'une voie antique, favorisant ainsi son développement. 

Production de céréales

Les découvertes indiquent que l'économie de production de la villa d'Hérange était tournée vers la culture céréalière, essentiellement de l'orge et de l'épeautre. L'orge servait surtout à la composition de soupes, potées, bouillies ou gruaux, ainsi qu'à la préparation de la bière, tandis que l'épeautre fournissait une farine de bonne qualité pour la panification. Les légumineuses (pois, féveroles, lentilles) étaient également consommées, mais les quantités en présence ne permettent pas de dire si la production se faisait in situ. 

Élevage

L'activité pastorale de la villa est moins bien marquée, toutefois l'étude des rejets osseux suggère la présence d'un élevage sur le site (bovidés et caprinés), induisant la production de sous-produits animaux, tels la laine ou le lait.
Aucune autre trace d'activité artisanale n'a été mise au jour. 

Réoccupation

La troisième période mise en évidence par la fouille correspond à une réoccupation du site à l'époque mérovingienne, dans la première moitié du VIIe siècle. Elle est caractérisée par la présence d'un bâtiment sur poteaux et de quelques fragments de céramique.

Enora Billaudeau