Sous l’intitulé « Temps modernes », l’Inrap consacre sa saison 2019 à un état des travaux archéologiques consacrés aux périodes moderne et contemporaine, domaine de recherche en pleine expansion qui apporte une riche contribution à l’archéologie et à la compréhension des transformations qu’ont connues les sociétés européennes.

Dernière modification
06 février 2019

L’archéologie s’arrête… hier

La recherche archéologique ne cesse de repousser ses limites chronologiques. Après l’avènement d’une archéologie médiévale, ce sont désormais les cinq derniers siècles qui font régulièrement l’objet de recherches. Grâce à ces fouilles, des observations inédites voient le jour, des champs et des objets d’étude originaux, viennent questionner et renouveler des champs historiques que l’on pensait autrement bien connus.

Des recherches valorisées et partagées avec le public

L’Inrap propose plusieurs temps forts et thématiques pour rythmer cette saison Temps modernes.

Elle s’ouvre avec l’exposition « Tromelin, l’île des esclaves oubliés » dont l’institut est coproducteur, et qui achève son parcours itinérant au musée de l’Homme dans une version actualisée et augmentée (du 13 février au 3 juin). L’Inrap présente, dans ce cadre, une nouvelle Archéocapsule (exposition légère éclairant une question contemporaine par l’archéologie) sur la thématique de l’esclavage, à partir du mois de mai.
L’inauguration au mois d’avril du centre d’interprétation des souterrains de Naours qui conserve des milliers de graffitis laissés par les soldats constitue un autre temps fort, abordant cette fois l’archéologie de la Première Guerre mondiale. Le 75e anniversaire du débarquement en Normandie sera l’occasion de présenter au public une exposition sur les plages du débarquement sur l’archéologie de la Seconde Guerre mondiale.
Enfin l’Inrap terminera sa saison en consacrant son colloque annuel à un domaine d’actualité : l’archéologie forensique ou archéologie criminaliste.

Des projets de recherches pour enrichir la connaissance scientifique

Quatre grands thèmes structurent les projets de recherche actuels de l’Inrap sur l’archéologie des mondes modernes : occupation du sol et habitat, pratiques funéraires, culture matérielle et conflits contemporains.

Avec l’occupation du sol et l’habitat, ce sont plusieurs quartiers – les Trois Maisons à Nancy (du XVIe au XIXe siècle), le bourg de Vic (de l’Antiquité jusqu’à l’Époque contemporaine), l’abbaye Sainte-Croix à Poitiers et les abords du Musée des beaux-arts et d’archéologie à Valence – ainsi que la plaine de Caen ou le plateau de Saclay qui sont étudiés afin d’en connaître leur évolution.
Trois projets concernant l’archéologie des pratiques funéraires sont particulièrement soutenus par l’Inrap : les recherches sur « La mort moderne et contemporaine », menées à partir des fouilles de cimetières à La Ciotat et à Marseille, les « Cimetières de transition de la fin de la période moderne dans le quart nord-est de la France » et un projet pluridisciplinaire sur le traitement des corps des élites, à partir des études menées sur les corps des comtes de Flers (XVIe-XVIIIe siècles).
Les archéologues, au travers de la thématique de la culture matérielle, travaillent depuis longtemps sur les dépotoirs, mines d’informations à collecter. Outre, la poursuite de l’étude sur celui de Vénissieux, d’autres projets d’étude viennent enrichir cette thématique comme ceux consacrés aux céramiques du Sud-Ouest et aux « céramiques de raffinage du sucre autour de l’Atlantique » qui traitent également de la diffusion de ces mobiliers aux Amériques.

Enfin, l’archéologie des conflits contemporains a connu un développement spectaculaire ces dernières années. Un colloque à Caen, « L’archéologie des conflits contemporains : méthodes, apports et enjeux », co-organisé par l’Inrap, sera l’occasion de faire le bilan des actions menées dans ce champ de recherche. Deux actions de recherche sont menées en Normandie sur le second conflit mondial : l’une sur les carrières de Fleury-sur-Orne qui ont servi de refuge lors de la bataille de Normandie, l’autre, plus générale, sur les vestiges de la Seconde Guerre mondiale en Normandie occidentale.

La saison Temps modernes met à l’honneur les dernières avancées de la recherche et les récents chantiers modernes fouillés en France afin de les partager avec la communauté scientifique et le grand public.