Les dernières fouilles de l’Inrap à Moussey (Aube) ont permis de dégager des fosses à usages multiples, ainsi que des objets lithiques confirmant une occupation humaine de ce site depuis le Paléolithique. En effet, le service régional de l’archéologie (Drac Grand-Est) prescrit depuis 2004 des opérations de diagnostic et de fouille sur ce site de 250 ha qui accueillera le futur Parc logistique de l’Aube.

Dernière modification
18 février 2019


Un biface du paléolithique moyen

Le plus ancien témoin d’une activité humaine à Moussey est un biface de tradition moustérienne du Paléolithique moyen (- 300 000 ans à - 40 000 ans) similaire à ceux qui ont été trouvés sur d’autres sites de la région occupés il y a 70 000 ans. Les archéologues ont également découvert un racloir sur éclat de gel, une pointe pseudo-Levallois et un éclat. Les niveaux du Paléolithique ayant disparu, des prélèvements de sol et de sédiments permettront de dater avec précision la séquence géologique du site.
 

Du Mésolithique à l'époque carolingienne

Les fosses datant du Mésolithique sont identifiées en Champagne depuis 2007. Elles contiennent peu de matériel et leur fonction reste encore incertaine. De nombreuses fosses ont été ainsi découvertes à Moussey, dix datant du Mésolithique, auxquelles s’ajoutent 81 fosses de piégeage dont deux contenaient des restes de jeunes chevreuils. Une fosse du Néolithique ancien (vers 5200 - 4400 avant notre ère) qui servait de dépotoir a délivré du mobilier atypique : poinçons en os, faune, outils et éclats de silex, fragments de céramiques, de meule et d’un bracelet en schiste. Une fosse a partiellement servi de sépulture multiple au Néolithique final : quatre individus ont été inhumés et un cinquième jeune individu a été ensuite placé sous le groupe.

La période du Hallstatt (vers 660 - 530 avant notre ère) est également représentée par des silos et des grandes fosses comportant plusieurs lobes, et la période de la Tène (vers 425 - 330 avant notre ère) par des grappes de quatre à cinq silos. Deux de ces silos ont servi à des inhumations. Dans l’un, le défunt a été inhumé sans sa tête, laquelle n’a pas été coupée mais prélevée après un temps de décomposition dans un espace ouvert. Dans l’autre, le mode d’ensevelissement semble renvoyer au « culte du crâne » attesté à cette période.

Enfin, ont été découvertes une nécropole carolingienne et une autre d’une quinzaine d’individus, l’inhumation en groupe se pratiquant entre la fin du VIe siècle et le Xe siècle.

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