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Que doit-on aux Phéniciens ?
Pour découvrir l’archéologie d’aujourd’hui, ses sciences connexes, mais aussi approcher et décrypter ce que la discipline recouvre de concepts, de modèles, Carbone 14, le magazine de l'archéologie, retrace les avancées de la recherche française et internationale et parcourt terrains, chantiers et laboratoires. Une émission à écouter chaque samedi, de 19 h 30 à 20 h sur France Culture et à réécouter sur Inrap.fr.
Avec Corinne Bonnet, professeure d’histoire grecque (Université Toulouse Jean-Jaurès), professeure d’histoire grecque à l’université de Toulouse Jean-Jaurès, spécialiste de l'histoire et des religions de la Méditerranée ancienne.
À l’image des étrusques, les Phéniciens semblent quelque peu délaissés des thématiques historiques et archéologiques, probablement parce qu’ils sont, notamment, à l’opposé de nos propres rives méditerranéennes.
Temple de Baitocécé dans l’arrière-pays d’Amrith
• Crédits : © photo J. Aliquot
Dès l’Antiquité, Grecs et Romains ont considéré les Phéniciens comme des concurrents, des ennemis, des commerçants sans scrupules, voire des loups de mer ! Pour autant, insaisissable, la Phénicie paraît bien plus difficile à cerner.
Trône vide, dit Trône d’Astarté (Musée National du Liban, Beyrouth)
• Crédits : © Corinne Bonnet
Dans la longue durée de l’Antiquité, le premier millénaire avant notre ère, le magazine d’archéologie de France Culture se propose d’embarquer dans le sillage de ces navires phéniciens, pour mieux découvrir ces acteurs majeurs de la géopolitique méditerranéenne. Entre 1200 et 330 avant notre ère, la Phénicie saisit toutes les opportunités pour tisser une vaste toile commerciale et culturelle jusqu’aux rives de l’Europe occidentale, dont l’Espagne et le Portugal, où de petites colonies et comptoirs sont créés. Les dominations, égyptienne, assyrienne, babylonienne ou hellénistique des royaumes phéniciens - Tyr, Byblos et Sidon - n’y changeront rien, tout au contraire.
Site de Tyr, Liban
• Crédits : © Corinne Bonnet
La Phénicie est cependant loin d’être un pays exclusivement tourné vers la mer. L’exploitation du fameux cèdre est d’importance, à en voir la correspondance du roi de Byblos « Zakarbaal » avec un émissaire égyptien.
Pendentif punique et perles. Le pendentif représente une tête d'homme. Pâte de verre. Musée départemental d'archéologie Jérôme Carcopino d'Aléria (Corse)
• Crédits : © Clio20 (Wikimedia Commons)
Visage en verre, phénicien ou carthaginois (Metropolitan museum of art)
• Crédits : © Metropolitan museum of art
Rappelons aussi, comme le précise Pomponius Mela, géographe de l’Antiquité tardive : « les Phéniciens ont inventé l’alphabet et les œuvres littéraires »… décryptés dès 1758 par Jean-Jacques Barthélémy. Pour autant, bien peu de cette littérature phénicienne est encore parvenue jusqu’à nous.
Sarcophage d’Ahiram, roi de Byblos (Musée National du Liban, Beyrouth)
• Crédits : © Corinne Bonnet
Pour aller encore plus loin
- Page de Corinne Bonnet sur le site de l'Université de Toulouse Jean-Jaurès, sa page wikipédia, et sa page sur le site HAL Archives Ouvertes.
- Publications de Corinne Bonnet (Site Academia de l'Université de Toulouse Jean-Jaurès)