Pluralité des modèles d’acculturation : la diffusion des vases à boire de tradition romaine

Bien connus des sources littéraires, les témoins des modes de domination coercitifs sont peu fréquents en archéologie. Pour la période romaine, on citera principalement les camps militaires, mais il reste ardu d’identifier les vestiges de cette archéologie évènementielle. Les chantiers de fouille livrent en revanche de nombreux éléments qui caractérisent les échanges et la transformation de la culture matérielle. L’introduction de la vaisselle de tradition romaine en dehors de la Péninsule italique exprime à elle seule l’acculturation profonde qui suit la conquête. Ce bouleversement implique-t-il une acceptation sans contrainte telle que la définit le soft power ?

Caractéristiques des productions tyrrhéniennes tardo-républicaines, les céramiques à paroi fine regroupent les vases à boire de tradition romaine. Leur introduction en Gaule et dans d’autres territoires de l’Empire apparaît très hétérogène tant géographiquement que chronologiquement. Exportées et imitées plus ou moins fidèlement, le parcours de ces vases permet de poser la question de leur réception et offre des éléments de réflexion sur la manière dont le modèle culturel romain tente de s’imposer avec un succès parfois très relatif.