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Origine et environnements des premiers hominidés
Conférences
Publié le
15 janvier 2010
Mis à jour le
06 novembre 2018
Colloque
Des climats et des hommes
Colloque international organisé par Météo-France, la Cité des sciences et de l'industrie, l'Inrap
Auditorium de la Cité des sciences et de l'industrie, les 19, 20, 21 novembre 2009
Des climats et des hommes - Glaciologie, climatologie, archéologie, histoire par Jean-Jacques Jaeger, Collège de France
La notion de l'existence de fossiles humains est très récente, de l'ordre de 150 ans. Dans les années 1980, les hominidés anciens sont uniquement connus en Afrique australe et orientale. Depuis 1994, la Mission paléoanthropologique franco-tchadienne prospecte et fouille dans le désert du Djourab où elle a mis au jour un nouvel Australopithèque, Abel (daté de 3,5 Ma), et un nouvel hominidé, Toumaï (daté de 7 Ma), le plus ancien connu ; c'est une découverte majeure qui montre que l'hypothèse d'une origine australe ou orientale du clade humain doit être reconsidérée. Depuis 1994, l'ancienneté de nos racines a pratiquement doublé, de 3,6 Ma à 7 Ma aujourd'hui, avec trois nouvelles espèces du Miocène supérieur. S .tchadensis (Toumaï) possède une combinaison unique de caractères primitifs et dérivés qui montre clairement son appartenance au rameau humain et, par l'âge, sa proximité temporelle avec le dernier ancêtre commun aux chimpanzés et aux humains. On sait aujourd'hui que ces premiers hominidés fréquentaient des environnements boisés et n'étaient pas restreints à l'Afrique australe et orientale, mais vivaient dans une zone géographique plus vaste incluant aussi l'Afrique sahélienne, tout du moins l'Afrique centrale (Tchad, Niger et Soudan) et probablement aussi l'Afrique nordorientale (Libye et Egypte). Vers 4 Ma ces hominidés anciens ont donné naissance aux australopithèques : Lucy, Abel, etc. ; eux-mêmes à l'origine, entre 2 et 3 Ma, des premiers représentants du genre Homo. En fonction de ces nouvelles données, l'histoire des hominidés anciens et de leur origine doit être reconsidérée dans le cadre de nouveaux paradigmes. De plus, ces deux hominidés constituent deux nouvelles pierres angulaires qui confirment à nouveau notre origine africaine prédite par Charles Darwin dès 1871.